Le décret pris par le président de la transition qui replace l’organisation des élections politiques et référendaires au ministère de l’administration du territoire n’est pas du goût des politiques. Et sauf miracle, il est parti pour corser les relations rendues difficiles par la mise en place du CNT.
Il n’y a certes pas d’attaques ouvertes contre le Colonel et sa décision. Mais à entendre les réactions publiques et en privé des acteurs politiques depuis ce matin, tout porte à croire que le round d’observation est en train de laisser la place à l’inévitable bras de fer entre la junte et la classe politique.
Joint par Guineenews, sur le sujet, un leader déclare sous anonymat que «…nous avons une réunion lundi. On a décidé de mettre ça à l’ordre du jour ». Et d’ajouter quand même «qu’on est tous surpris parce que dans le cadre de discussion que nous avons demandé, ce sont des sujets qui devaient être débattus. Maintenant, le décret sort, c’est comme pour dire que cette question est tranchée, donc il a beaucoup de choses ».
Dans la foulée, c’est Aliou Condé de l’UFDG et Ousmane Gaoual qui ouvre le bal en direct dans la très suivie émission Mirador chez nos confrères de FIM FM. Dans son message lu à la radio, ce proche de Cellou Dalein écrit: «le CNT de 2009 a produit de bons textes qui ont été mis de côté par la gouvernance passée. Le CNRD a promis l’inclusivité dans la gestion de la transition et ce n’est toujours pas le cas. La question de l’OGE concerne toutes les parties prenantes du pays. Personne ne détient le monopole de la vérité lorsqu’il s’agit du présent et l’avenir du pays. Pour mémoire, le problème de la CENI a toujours été son inféodation à l’administration qui a imposé sa volonté à toutes les parties prenantes. L’exemple de la réforme de la justice n’est pas applicable à l’OGE. Le problème électoral n’est pas dévolu par définition à l’administration. Sa tutelle est définie après concertation et discussions entre les parties prenantes. Ce qui fait que tous les pays n’ont pas le même modèle».
Dans sa réaction, le porte-parole du gouvernement de la transition répond que «je connais les crises de confiances qui sont nées entre l’administration guinéenne et l’Etat. Au début même des partis politiques ici en 91, j’étais là. Je sais comment on a cheminé, pourquoi on a retiré l’organisation des élections. Qu’on me dise que ce n’est pas dévolu à l’Etat, il n’y a pas de problème mais c’est une crise qui a conduit à ça. C’est une prérogative de l’Etat qui n’a pas su assumer. On a estimé à l’époque qu’en enlevant l’organisation des élections de l’administration, qu’on aurait eu plus de chance d’équité et de transparence…»
Mais avant, Ousmane Gaoual rappelle à son ancien collègue et « doyen » Aliou Condé qu’il était dans l’opposition avant ce dernier. Mais quand on sait que l’ex-ministre et député de l’UFDG est arrivé en politique avec le principal opposant, Cellou Dalein Diallo, c’est à redouter une bataille …