C’est la toute première infrastructure industrielle étatique du genre. Alors que l’État s’était désengagé du secteur productif, notamment industriel, dans le cadre de la politique de libéralisation de l’économie adoptée suite au discours-programme du 22 décembre 1985 du feu Général Lansana Conté, successeur du premier Président de la Guinée indépendante, le regretté Ahmed Sékou Touré, l’État fait son retour avec la première infrastructure industrielle de gaz de l’histoire du pays. Jusqu’à présent, toutes les industries réalisées relevaient exclusivement de l’initiative privée.
L’usine de fabrication et de requalification des bouteilles de gaz de Konta, actuellement en construction, marque non seulement une renaissance industrielle, mais aussi un repositionnement stratégique pour le pays, qui deviendra désormais une véritable locomotive gazière, capable d’approvisionner non seulement le marché local, mais aussi celui, très porteur, des pays de la sous-région.
Ce gigantesque et ambitieux projet présidentiel est l’un des bilans phares du CNRD. D’ici la fin de l’année, l’inauguration, après la fin des travaux, est attendue.
Dans un pays où le temps semble souvent ne pas compter, où l’on a tendance à traîner les pieds, ce projet se distingue par une performance et une célérité salutaires. Un impressionnant hangar, composé d’un bloc administratif et d’un atelier de production, a déjà pris forme. À première vue, même de loin, il attire l’attention et frappe tout visiteur qui s’en approche.
L’immense bâtisse qui surplombe le paysage environnant est une initiative entièrement financée et exécutée par le CNRD, sous le leadership du Général Mamadi Doumbouya. Cette initiative, née de la volonté politique affirmée du chef de l’État, marquera et assurera le retour de la Guinée sur le chemin de l’industrialisation et de la transformation de son potentiel naturel. Estimé à près de 9 millions de dollars US, les travaux de génie civil sont réalisés à environ 80 % et se poursuivent à un rythme accéléré, avec pour objectif d’être terminés d’ici la fin de l’année 2024.
Tous les travailleurs, engagés dans cette tâche, sont à pied d’œuvre, ne ménageant ni leur temps ni leurs efforts, qu’il pleuve, vente ou neige, afin d’honorer leur contrat. Motivés et déterminés, ils ne cèdent pas aux caprices de la nature, notamment les fortes pluies accompagnées de rafales de vent. Ils ne perdent pas une minute et ne se laissent envahir par aucune forme de paresse ou de découragement. Une véritable course contre la montre est engagée sur tous les fronts pour respecter les délais impartis, sans pour autant bâcler les travaux, d’autant plus qu’un suivi rigoureux de tout le processus est assuré par une équipe d’inspection veillant à ce que chaque étape du projet soit conforme au cahier des charges. Rien n’est laissé au hasard, et aucune place n’est accordée à l’improvisation ou à la précipitation.
La direction générale de FAPGAZ-SA, déterminée à réussir ce pari et à accomplir sa mission sans bavure, ne lésine pas sur les moyens pour s’assurer que tout sera fait à la perfection. Rigueur et vigilance sont les maîtres mots, devenus un véritable serment à respecter scrupuleusement.
Les intrants de la chaîne de production sont stockés dans des conteneurs visibles sur les lieux, bien gardés, en attendant leur utilisation, prévue dans les prochains jours. Tout est déjà en place et rien ne manque à l’appel.
La Guinée rattrape ainsi son retard en entrant pleinement dans l’écosystème de production et de requalification des bouteilles B6 et B12, pour le plus grand bonheur de la clientèle. Les marketeurs aussi pourront se réjouir, car ils parviendront à résoudre l’épineux problème de la pénurie de bouteilles, liée à une demande croissante.
L’industrie du gaz butane va générer 100 emplois directs et permettra de positionner la Guinée au premier rang des pays qui œuvrent pour la protection de la nature et la lutte contre le réchauffement climatique, grâce à l’élimination progressive et définitive de l’utilisation du charbon de bois, très courante dans les ménages, qui détruit le couvert végétal et pollue l’air.
Avec une prévision de production de près d’un million de bouteilles par an, FAPGAZ-SA contribuera à transformer significativement la chaîne de valeur. En rendant le gaz domestique accessible à tous, notamment aux foyers modestes, en veillant à maintenir des prix abordables, le gouvernement ne fait plus du gaz une affaire de privilégiés, comme par le passé. C’est une bonne nouvelle pour les citoyens et pour la nature.
Il est à rappeler que lors de la pose de la première pierre, le Président avait dépêché le ministre Secrétaire Général à la Présidence, le Général Amara Camara, pour présider la cérémonie, placée sous son haut patronage.
Oumar Sylla, de retour de Konta