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Bras de fer Etat-SLECG : Soumah n’a pas encore dit son dernier mot

Après deux mois et demi de paralysie du système éducatif, le Secrétaire général du SLECG (Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée), Aboubacar Soumah n’entend bouger d’un iota. L’homme l’a fait savoir ce samedi 15 décembre à la faveur d’une assemblée générale extraordinaire qu’il a organisée à Donka, au siège du SLECG.

Devant les enseignants massivement mobilisés, Aboubacar Soumah a affirmé qu’ils sont «victimes d’une bataille médiatique».

«Il y a une bataille médiatique qui est engagée contre nous. La preuve, nos assemblées générales ne sont plus couvertes médiatiques comme avant. Il y a certains médias qui ne diffusent que les informations favorables au gouvernement, c’est déplorable. Mais Dieu est de notre côté parce que nous défendons la vérité. Malgré les intimidations, le gel des salaires, les arrestations arbitraires, nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout», a martelé Aboubacar Soumah.

Aboubacar Soumah a aussi regretté le fait que jusqu’aujourd’hui, le gouvernement n’ait pas la volonté de céder ne serait-ce qu’en ouvrant les négociations. «Le Premier ministre Kassory Fofana est toujours droit dans ses bottes. Il ne veut pas négocier alors que c’est lui, selon la constitution, qui est responsable du dialogue social. Très malheureusement, Kassory Fofana est le premier à bloquer le dialogue. Comment peut-dire à un syndicat qui a respecté toutes les procédures légales de déclenchement d’une grève de suspendre le mot d’ordre grève (…). En tant qu’enseignant, le Premier ministre est allé en hors sujet par rapport à notre revendication. Le sujet, je rappelle, c’est le protocole d’accord signé le 13 mars 2018 entre le gouvernement et le SLECG qui parle de l’ouverture d’un couloir de négociations autour d’un salaire de base de huit millions de francs guinéens pour tous les enseignants», a-t-il rappelé.

D’après Aboubacar Soumah, quand le Premier ministre parle de logements sociaux et de primes, il est allé largement en hors sujet et il mérite une note de 0 sur 10. «Il redoublera sa classe, il n’est pas un bon élève», a-t-il fustigé.

«Nous sommes face à notre destin. Nous ne pouvons pas observer la grève jusqu’à deux mois et demi et céder à la dernière minute, il n’en est pas question. Nous ne souhaitons pas une année blanche parce que ce sont nos enfants qui seront en retard. C’est plutôt le souhait du gouvernement tout simplement parce que certains parmi eux, n’ont pas leurs enfants ici et d’autres ont les leurs dans les écoles privées», a-t-il fait savoir.

Selon Aboubacar Soumah, c’est aux parents d’élève de prendre leurs dispositions pour faire venir leurs enfants dans les salles de classe. «C’est pourquoi, le lundi nous demandons une manifestation générale de tous les enseignants, des élèves et partenaires de l’éducation à une marche populaire pacifique», a-t-il lancé.

A en croire Aboubacar Soumah, quand le PM Kassory Fofana a déclaré qu’il préfère l’ordre public à la loi, c’est la dictature. «Qui agit au nom de la loi, est protégé par la même loi. Nous ne sommes ni essoufflés ni fatigués et le combat continue. Nous ne comptons ni  sur Paul encore moins sur Pierre. Nous comptons sur nos propres forces. Il y a parmi nous qui sont morts pour fait de grève et d’autres sont sur leurs lits de malade. Qu’ils  continuent à remonter nos noms et personne ne sera radié de la fonction publique. Nous sommes protégés par la loi qui prévoit la grève…», a-t-il souligné en substance.   

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