Depuis une dizaine de jours, en cette période hivernale, un feu d’origine inconnue a ravagé plusieurs cases du village de Boumbou relevant du district de Kollakoye, dans la sous préfecture de Kaala, à une trentaine de kilomètres de la ville de Dalaba. Une quarantaine de cases avec leurs contenus sont parties en fumée. Les sinistrés occupent désormais les salles de classe de l’unique école primaire dont dispose le village.
La rédaction de Guinéenews© a fait un déplacement sur le terrain pour toucher du doigt la triste réalité que traversent les habitants de Boumbou.
A partir de la sous-préfecture de Mitty, nous avons pu accéder à la localité à travers une piste très glissante de 10 kilomètres qui séparent le bitume à Boumbou. Un village où les cases d’habitations sont séparées par des tapades de maïs et de taros. Avec les sinistrés au visage triste, dans leurs tenues en haillon, nous avons fait le tour du village pour répertorier les cases brûlées dont certaines continuent à dégager de la fumée.
Interrogés, certains parmi les victimes, nous ont livrés des témoignages particulièrement saisissants. «C’est le samedi 28 juillet que le feu s’est déclaré dans le village. C’est une cuisine en pailles qui a commencé à brûler. Depuis, les incendies ne cessent de se produire matin, midi et soir même sous la pluie. Au moment où nous assistons certains à sortir les biens du feu, un autre incendie se produit plus loin. Aujourd’hui, dans le village, il ne reste qu’une seule case occupée par un vieux malade. Nous avons arraché la porte de cette case pour permettre au vieux de sortir rapidement au cas où le feu arrivait s’étendre à sa case», a indiqué Abdoulaye Bah, un chef de famille qui a tout perdu.
A quelques mètres de là, nous avons rencontré Néné Aïssatou Bah, une vielle de 80 ans assise non loin des décombres de sa case, nous confie : « cela fait une semaine depuis que ma case est partie en fumée. Lorsque j’ai appris que les cases des voisins ont pris feu, je suis allée pour les assister. Ainsi, on m’a informé que ma case aussi a pris feu. J’ai tout perdu. Tout ce que j’ai cherché depuis ma jeunesse et ce que mes enfants m’ont confié, tout est parti en fumée. Nous sommes à la merci des pluies et de la fraicheur ».
L’imam des lieux, Thierno Ibrahima Bah, de son côté, se lamente: «nous avons tout perdu à cause de ce feu. J’ai perdu 4 cases. Mes épouses avec les enfants ont rejoint leurs parents parce que je n’ai plu où habiter. J’ai trouvé une chambre à côté de mon jeune frère. Je souffre énormément de la fraicheur ».
La vielle Fatoumata Binta très désespérée déclare:« lorsque je faisais rentrer le bétail dans le parc, c’est de là-bas qu’on m’a informé que ma case a pris feu. On a sauvé ce qu’on pouvait prendre. Le reste est parti en fumée. Aujourd’hui, le complet que je porte, c’est le seul qui me reste. Nous sommes très inquiets, il pleut, il y a la fraicheur. Les personnes âgées ne supportent pas cette fraicheur ».
Les sinistrés n’ont pas pu évaluer leurs pertes. Seulement, on nous a appris que des valises remplies d’habits, des biens, des vivres stockés et les plants de maïs ont été consumés par les flammes. Même les abris des ruminants n’ont pas été épargnés par le feu. Certains ont trouvé des bâches pour en faire une cuisine ou l’abri pour leur bétail.
Il faut rappeler que l’année dernière, toujours dans ce même village, 9 cases avaient pris feu dans les mêmes circonstances. Après avoir été reconstruites, elles ont été ravagées dans les jours qui ont suivi.
Au tout début du phénomène, cette année, les premières victimes ont été recasées chez les voisins. Après quelques jours, l’incendie a frappé 47 cases presque toutes les cases du village. Depuis, les sinistrés occupent les classes de l’école primaire. Aucune assistance n’a pour l’instant été apportée aux sinistrés. Alors SOS pour les populations de Boumbou.