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Boubacar Yacine à propos de son dernier livre : « je ne parle pas de personne, je parle de la Guinée…»

Le journaliste-écrivain, Boubacar Yacine Diallo, a présenté, mercredi 24 avril au Centre culturel franco guinéen à Conakry, sa sixième œuvre littéraire. C’était en présence du ministre Tibou Kamara, de l’ancien ministre Gassama Diaby, du président de l’Institution nationale indépendante des droits de l’homme (INIDH), de plusieurs autres personnalités et des hommes de lettres.

 «La Guinée en quête de rupture », c’est le titre de l’ouvrage qui est une série de questionnements sur l’histoire sociopolitique de la Guinée. Il a été dédicacé à l’occasion de la deuxième journée des « 72 heures du livre ».

« La Guinée en quête de rupture » est une série de questionnements sur l’évolution politique de notre pays. Comme vous le savez, dans l’unité, les Guinéens ont voté   »Non » en 1958 pour rêver d’une Guinée dans laquelle chacun de ses fils pourrait s’épanouir. Et 60 ans après, il est vrai, beaucoup de changements se sont produits. Mais la rupture, elle-même, ne s’est pas totalement produite », a expliqué Boubacar Yacine Diallo.

Il dit avoir touché, dans son livre, des points qui lui paraissent être des échecs tout en proposant des solutions. « Il faut dire les choses par leur nom. Et en relatant ces échecs, je propose également des solutions pour pouvoir les corriger. Parce que sinon tous les changements qui se sont produits pourraient ne pas avoir des résultats palpables. Par exemple depuis 60 ans, on parle encore de l’électricité, de l’eau. Si la rupture s’était produite depuis, je pense qu’aujourd’hui, on ne parlerait pas de ces questions-là », estime l’ancien ministre.

Abordant la question de l’unité nationale, l’écrivain fustige les discours politiques qui, à son avis, jouent un rôle néfaste dans la vie sociopolitique du pays: «c’est dans l’unité, qu’on a conduit notre pays à l’indépendance. Et les discours politiques font aujourd’hui que chacun a tendance à se réfugier dans sa communauté pour se sentir en sécurité. Je pense, que cette tendance doit être également inversée », a-t-il lancé. 

En ce qui concerne l’ouvrage, Boubacar Yacine Diallo a choisi, comme dans ses cinq précédents ouvrages, se focaliser sur des faits vécus. « Je constate, j’observe, je rapporte des faits tels qu’ils se produisent et je ne cherche pas à savoir s’il y a des mécontents ou pas. Quand on écrit sur l’histoire de son pays, on ne regarde pas le visage des contents ou des mécontents. C’est le pays qui nous intéresse. Quand je pense qu’il y a des choses qui peuvent être meilleures, j’attire l’attention de ceux qui décident pour pouvoir leur dire à mon avis voilà ce qui n’a pas marché, voilà des solutions. Je ne suis pas le seul et je ne devrais pas être le seul. Souffrez que je ne regarde pas le visage de ceux qui devraient être mécontents. J’écris et puisque je parle des faits et des personnes, si ces personnes pensent que ce que j’écris est faux, elles peuvent démentir. C’est leur droit. Mais d’ailleurs je ne parle pas de personne, je parle de la Guinée qui doit changer positivement, la Guinée qui doit produire sa rupture. Comme on l’a dit tout à l’heure, il y a beaucoup de changements, à travers les régimes qui se sont succédé, mais la rupture doit se produire. Et d’ailleurs, tous les chefs d’Etat s’en sont plaints. Je ne suis pas le seul à m’en plaindre », a souligné M. Diallo.

 Son conseil à la jeune génération de journalistes est clair: « Les journalistes deviennent aujourd’hui malgré eux des écrivains parce qu’ils couvrent des événements qui méritent des livres. Aujourd’hui en Europe, tout événement qu’un journaliste couvre est un livre. Les livres sortent au bout de la semaine. Je vous vous exhorte à écrire ce que vous vivez pour ne pas que notre histoire soit altérée », a-t-il insisté.

 Faut-il rappeler, Boubacar Yacine Diallo, né le 18 avril 1955 à Mamou, au cœur du Fouta-Djallon, est un grand reporter et écrivain guinéen. Diplômé de l’Académie des sciences politiques et journalisme de Bucarest, en Roumanie, il a été, tour à tour, rédacteur en chef du journal parlé de la radiodiffusion nationale, directeur général de l’Office de la radiodiffusion et télévision guinéenne (ORTG), président du Conseil national de la communication (CNC), ministre de l’Information et Conseiller à la communication de la Présidence de la République de Guinée. Depuis le 24 décembre 2014, il est membre de l’Institution nationale indépendante des droits humains (INIDH). Marié à Hawa Diop, il est père de trois enfants, Aîssatou Bella, Nènè Oumou et Elhadj Amadou Diallo.

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