Les populations de Boké sont excédées par le manque d’eau courante dans leurs robinets. Car les 2 mille mètres cubes d’eau produits par jour n’arrivent plus à couvrir les besoins en eau de cette cité en proie à un surpeuplement, a-t-on constaté sur place.
Le manque d’eau potable dans les robinets est une réelle préoccupation pour les habitants du centre-ville de la commune urbaine de Boké. Tous sont quasiment tenus de parcourir des kilomètres pour trouver de l’eau de forage. C’est le cas de Maimouna Manet, citoyenne de la ville. «C’est pas facile de gagner l’eau potable, il y a un forage à côté, qui nous soulage un peu, mais quand il n’y a pas de courant, on ne gagne pas de l’eau, les puits sont souvent saturés aussi», déplore -t-elle.
Comme elle, cette perturbation dans la desserte en eau potable affecte aussi Kadiatou Diallo qui se réveille à 5 heures du matin pour aller à la recherche de cette denrée de première nécessité qu’est l’eau. «C’est avec l’eau qu’on fait tout, donc ça nous fait mal quand on n’a pas d’eau, on prépare et on se lave avec de l’eau», rappelle dame Kadiatou.
De 2018 à nos jours, 3000 mètres cubes d’eau sont produits par jour par la seg de Boké, le retrait du réseau d’une quantité de 1000 mètres cubes d’eau du réseau de production serait la raison de cette pénurie d’eau au centre-ville de Boké
« On avait négocié avec la CBG. Mais avec ce retrait c’est presque tous les quartiers qui sont impactés, parce-que d’habitude je donnais 2 fois de desserte à certains quartiers. Ce qui n’est plus possible maintenant, d’autres gagnent une seule fois, il y en a 2 fois la semaine, mais bon nous sommes en train de renégocier, afin que l’entreprise accepte de nous ramener, les mille mètres cubes. Donc on n’a pas le choix, on distribue ce qu’on a sous la main », déclare Ibrahima Sylla le 1er responsable locale de la Seg de Boké .
Puis de rappeler: «un projet est élaboré qui peut couvrir toute la ville de Boké, avec une capacité de 5000 mètres cubes jour, les études ont été finalisées depuis 2016, les documents sont au ministère de l’Economie et des finances, pour le paiement mais jusqu’à présent cela n’a pas été fait. En plus, on devrait faire l’extension du réseau. Aujourd’hui nous sommes à 48 kilomètres du réseau. 50 kilomètres supplémentaires sont prévus pour permettre de couvrir les zones non desservies, notamment les quartiers de Yomboya, Dibiya, Koulifanya, Lambangni, Ndantar. Ce projet est chiffré à 50 millions de dollars », selon le directeur de la Seg de Boké.
Décrété zone économique spéciale, le calvaire des citoyens de Boké pour l’obtention de l’eau potable, semble être loin des préoccupations des autorités locales. Contacter ce mercredi 09 décembre 2020, pour savoir quelles dispositions sont prises dans ce sens, Mamadouba Tawel Camara, le maire dit avoir transmis les plaintes de la population à la Seg.
« Je sais que Boké n’a pas d’eau mais je ne souhaite pas en parler pour le moment. Il faut produire 7 mille mètres cubes par jour et l’extension du réseau pour permettre à tous les citoyens de cette ville minière d’avoir accès à l’eau potable 7 jours sur 7 », a souligné le directeur de la Seg de Boké.