« La découverte cette semaine de deux mineurs guinéens à l’aéroport international El Dorado de Bogotá a focalisé l’attention des médias sur cette nouvelle route de migration africaine vers les États-Unis » écrit le site d’information espagnol El País.
Le ministère colombien des Affaires étrangères a toutefois indiqué, ce jeudi 21 décembre, qu’il ne fallait pas sous estimer les images des groupes de migrants dans les salles d’attentes des terminaux de l’aéroport. « Ce à quoi nous assistons n’est pas nécessairement une crise migratoire, mais une congestion due à des correspondances trop longues« , a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères, Francisco Coy, lors d’une conférence de presse.
Selon ce responsable « le problème réside sur le fait que Turkish Airlines ne contrôle pas si les voyageurs remplissent les conditions requises pour poursuivre leur voyage après avoir traversé la Colombie. Les migrants africains arrivent chaque jour sur les vols Avianca en provenance d’Espagne et sur les vols Turkish Airlines en provenance d’Istanbul. Ils restent généralement dans les zones internationales de l’aéroport, sans migrer dans le pays, en attendant les vols vers l’Amérique centrale avec lesquels ils cherchent à éviter les dangers de la jungle du Darién. Le problème est que les correspondances peuvent être retardées – elles peuvent même dépasser les 24 heures autorisées par le visa – et qu’environ 10 % des migrants se voient refuser l’embarquement sur les vols à destination du Salvador pour ne pas avoir payé les frais de 1 130 dollars exigés depuis quelques mois. Ils restent bloqués encore plusieurs heures, jusqu’à ce qu’ils soient renvoyés vers leurs aéroports d’origines » explique t-il.
Francisco Coy a notamment reproché à Turkish Airways de négliger les vérifications avant l’embarquement des passagers pour Bogota afin de les permettre de continuer vers l’Amérique centrale. Il affirme qu’Avianca, qui a des vols vers le Salvador, contrôle depuis l’origine. « Turkish dit que son obligation est d’emmener les passagers à Bogota, que ce qu’ils feront ensuite ne relève pas de leur responsabilité« , a déploré le vice-chancelier.
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Le ministère Colombien des Affaires étrangères a également répondu aux critiques selon lesquelles la cause de l’arrivée accrue de migrants serait une résolution du mois de mai dernier, qui exemptait les ressortissants de plusieurs pays africains du visa de transit. « Il n’y a pas forcément de corrélation avec l’augmentation de la population de ces nationalités. Il n’y a aucune preuve », a déclaré Coy, un fonctionnaire de carrière qui a travaillé avec des gouvernements de diverses tendances.
Cependant, le vice-ministre a reconnu que le ministère des Affaires étrangères étudiait le rétablissement de l’obligation d’obtenir ces permis et que « les listes d’exemptions ne sont ni fixes ni définitives ».
La résolution qui a levé les exemptions de visa incluait neuf pays africains, dont la Guinée, pays d’origine des deux enfants retrouvés cette semaine. Selon le ministère, la décision était à l’étude depuis octobre 2022 car il s’agissait de pays qui n’enregistraient pas un volume élevé d’infractions.
Nous apprenons que ces deux mineurs sont une fillette de 8 ans et un garçon de 13 ans. Les deux mineurs ne se connaissaient pas et voyageaient sur des vols différents, à jours d’intervalle.
Migration Colombie, l’entité en charge de questions d’immigration, a remis les mineurs à l’Institut colombien de protection de la famille (ICBF), l’entité chargée de la protection des enfants en Colombie.
