La réduction du prix du litre du carburant à la pompe intervenue la nuit dernière en Guinée, continue de susciter des réactions. A Kankan, c’est la ligue des consommateurs qui, pour une fois, a exprimé sa déception quant à la modicité de cette réduction.
Kalil Kouyaté, président de ladite ligue s’est dit déçu tout en interpellant le Premier ministre Kassory Fofana. « Nous nous attendions à la baisse du prix des hydrocarbures à la pompe de quatre à cinq mille francs guinéens. Mais franchement avec mille francs de réduction, nous sommes déçus… » s’est-il indigné. D’où son appel au chef du gouvernement : « dans ce nouveau contexte de la pandémie liée au covid-19, j’appelle le Premier ministre Kassory Fofana à peser de tout son poids dans les prises de décision gouvernementale afin de ramener le prix du carburant à la pompe à un niveau raisonnable pour le consommateur guinéen. »
Hormis cette réaction sur fond de déception, il faut dire que la baisse de mille francs guinéens (1 000 GNF) sur le prix du litre des produits pétroliers à la pompe, décidée la nuit dernière par le gouvernement guinéen, a globalement été mal accueillie par la majorité des consommateurs à Kankan, la deuxième plus grande ville du pays après Conakry. Ce qui d’ailleurs amène certains à qualifier cette réduction d’insignifiante eu égard à l’effondrement du prix du baril sur le marché mondial.
En dépit de cette réduction, une bonne partie des stations-service du centre-ville de Kankan tardent encore à respecter cette décision. Pour cause nous, dit-on, de manque de monnaie, la quasi-totalité des pompistes continuent de vendre le litre d’essence à dix mille francs guinéens (10 000 GNF) au lieu de neuf mille francs (9 000 GNF) décidés par le gouvernement.
Pire, les stations du centre-ville sont depuis ce matin en rupture de stocks de gasoil.