La technique de plomberie que l’on voit là, à l’image, est assez incongrue pour passer inaperçue. De même, elle est assez flagrante pour laisser indifférents, les nombreux passants qui longent la route du Niger ou celle en chantier qui la coupe, au quartier Coléah. Pour les familiers de la zone, nous sommes au carrefour cigale, non loin de la mosquée Kébéya.
Là, sur le flanc d’un immeuble bordant la route, on voit une descente apparente de gros PVC, qu’on a directement raccordée au caniveau entrouvert qui longe la chaussée à cet endroit. On voit dégouliner du tuyau, un liquide innommable qui sert de réservoir aux moustiques, mais aussi qui incommode de ses odeurs. Cette traversée de tuyau est assez singulière pour rester imperceptible. Elle est faite à ciel ouvert, à même le trottoir qu’elle barre entièrement, de part en part. Les piétons ne peuvent pas la contourner. Ils sont tenus de lever le pied pour la franchir. Elle est devenue pour eux, un obstacle imprévu qui se dresse sur leur chemin. Le risque est qu’ils butent contre le tuyau ou marchent dessus, s’ils ne le voient pas bien ou à temps. En ce moment, le voilà cassé, sous la pression du pied.
Une autre éventualité peut se produire. Aussi improbable qu’elle paraisse, il peut arriver qu’un motocycliste roule dessus et l’écrase. En pareil cas, il est aisé d’imaginer ce qui va arriver. Les déchets liquides provenant des toilettes du bâtiment n’iront plus dans le caniveau. Ils vont plutôt se répandre sur le trottoir. Et quand on pense qu’on est en pleine ville, il y a de quoi s’étonner que de pareils cas se produisent dans l’indifférence générale, sans que personne ne lève le petit doigt pour dire non. Au nom de l’intérêt public !