« Le discours du Colonel Mamadi Doumbouya à la tribune des Nations Unies le 21 septembre 2023, teinté de parjure, de propagande et de plagiat, illustre à suffisance le désir manifeste de confiscation du pouvoir par la junte militaire… Je suis de ceux qui pensent que la boussole tant vantée pour la conduite de la transition a perdu ses repères au palais Mohamed V pour finalement se fracasser à la tribune de la 78ème session de l’Assemblée Générale de l’ONU… »
C’est depuis son séjour américain que le président de l’Union Démocratique pour le Renouveau et le Progrès (UDRP) réagit aux derniers développements de l’actualité politique dans son pays. Laquelle actualité est dominée par l’adresse à la nation du président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya à l’occasion de la célébration du 65ème anniversaire de l’indépendance nationale.
Parlant de ce discours du chef de la junte militaire au pouvoir à Conakry depuis le 5 septembre 2021, le leader de l’UDRP semble clairement marqué son désaccord avec la vision que celui-ci a exprimée le 21 septembre à la tribune des Nations Unies, à New York et reprise à la veille du 2 octobre.
Sollicité par Guinéenews à l’effet de réagir à cette nouvelle hiérarchisation qui fait du social et l’économie les axes prioritaires au détriment du politique pendant une période transitoire, le président de l’UDRP déclare : « le 65e anniversaire de l’indépendance de la Guinée, intervient cette année dans un contexte très particulier où la gestion de la transition expose continuellement les menaces persistantes d’un hégémonisme dictatorial. »
Selon cet apparatchik de l’ANAD, ‘’le discours du Colonel Mamadi Doumbouya à la tribune des Nations Unies le 21 septembre 2023, teinté de parjure, de propagande et de plagiat, illustre à suffisance le désir manifeste de confiscation du pouvoir par la junte militaire. Ce discours méprisant, repris presque verbatim ce 2 Octobre 2023 à l’occasion du 65ème anniversaire de notre indépendance politique, est une insulte une fois de plus, à la mémoire de nos héros qui se sont battus pour en premier lieu pour l’acquisition de l’indépendance politique… »
A propos de l’idée de ‘’s’inspirer du passer’’, Dr Zoutomou alerte : « des plans de développement multidimensionnels suivirent cette indépendance politique pour créer une économie dont la redistribution sociale a été la source de toutes les inégalités sociales ultimement porteuses de germes de conflits politiques perpétuels. En d’autres termes, les conflits sociaux dans nos états découlent et sont l’aboutissement des inégalités économiques imposées par une mauvaise politique de gestion et de redistribution du gâteau que représente l’économie d’un pays » Et d’ajouter : « il ne faut pas reconnaître cet ordre de préséance qui relève purement d’un souci irrationnel de demeurer réfractaire à un ordre naturel qui s’impose même au monde animal. C’est donc dire que l’ordre social découle de l’ordre économique qui, à son tour, est dicté par l’ordre politique. »
Toujours sur l’ordre de préséance qui s’apparente à la dernière trouvaille des militaires au pouvoir pour reléguer le retour à l’ordre constitutionnel au second plan, notre interlocuteur s’interroge : « comment peut-on aplanir les inégalités sociales et prôner un vivre ensemble paisible lorsque des éléments privilégiés d’une même société se régalent pendant que d’autres ayants droit aux mêmes ressources de la même société sont obligatoirement soumis à des règles injustes et exclus du partage ? En d’autres termes, le colonel Doumbouya a inversé l’ordre de résolution des problèmes répertoriés de la transition pour des raisons évidentes de confiscation du pouvoir. Je l’invite personnellement à le reconnaitre avec humilité et grandeur intellectuelle… Je suis de ceux qui pensent que la boussole tant vantée pour la conduite de la transition a perdu ses repères au palais Mohamed V pour finalement se fracasser à la tribune de la 78ème session de l’Assemblée Générale de l’ONU. Avant de se retrouver enfin sur la plateforme commémorative du 65ème anniversaire de notre indépendance politique, où elle se maintient dans toute sa puissance affichée. »