En plus des difficultés auxquelles ils sont confrontés depuis la fermeture des écoles en raison de la pandémie de Coronavirus en Guinée, les jeunes enseignants du privé de Coyah font face désormais à une autre préoccupation, celle liée aux chenilles qui envahissent actuellement leur champ de maïs.
Le jeudi 19 mars dernier, à l’annonce de la suspension des cours afin de lutter contre la propagation du Covid-19, ces enseignants du privé avaient décidé de se lancer dans la culture du maïs.
Tamba Joseph Touré est directeur des études du groupe scolaire privé Kolet Ciré, et premier responsable de cette association. Il parle non seulement de cette coopérative agricole exclusivement constituée d’enseignants mais aussi donne une alerte sur l’invasion de leur champ par les chenilles.
« Nous sommes au total 53 enseignants du privé dont 23 femmes au sein de cette coopérative agricole. Nous avions réuni nos petits moyens afin de pourvoir récolter le maïs après deux mois et demi et subvenir à nos besoins vitaux. Mais très malheureusement, nous sommes dévastés de voir ce champ de maïs ravagé aujourd’hui par des chenilles. Nous n’avons plus de moyens pour y faire face. Tout ce qu’on avait, y compris les dettes que nous avions contractées, a été utilisé pour le labour, l’achat des engrais organiques et chimiques…», a-t-il déclaré, l’air dépité.
Abondant dans le même sens, le directeur de l’école Djibril Cissé du Km55 et secrétaire du groupe, rappelle que ce champ est l’unique espoir de ces enseignants qui sont au chômage et sans aucune autre ressource à cause de la pandémie de Covid-19 qui sévit dans le pays.
Par ailleurs, interrogé sur ce sinistre, un agronome travaillant au centre agronomique de Kindia recommande : « à ce stade, il faut un traitement avec la combinaison de plusieurs produits. Il n’y a pas en réalité de produits efficaces pour détruire ces chenilles mais, vous pouvez utiliser des produits pour diminuer les effets dévastateurs sur les plants. Pour y arriver, il faut sérieusement des moyens pour les acheter », indique Sâa Mara.
Il faut rappeler que les larves de ces insectes qui se métamorphosent en chenilles sont apparues en 2016 dans la préfecture de Coyah et depuis, elles ne cessent de ravager les productions agricoles locales, précise-t-il.
Face à ce deuxième drame après la suspension des cours, les enseignants du privé de cette coopérative agricole appellent à l’aide de toutes les bonnes volontés afin de sauver leur production en péril à cause de l’invasion des chenilles.