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Affaire Gneloy : les avocats de deux parties divisés sur le renvoi du procès

Le procès opposant la famille de Cellou Dalein Diallo à Ousmane Gneloy Diallo pour «diffamation et injures publiques» a été renvoyé ce lundi 14 février au 21 février 2022, une fois encore, pour la production des preuves et des plaidoiries par le Tribunal de Première Instance (TPI) de Kaloum. Au sortir de l’audience, les avocats des deux parties ont donné leurs impressions à la presse.

Me Alsény Aissata Diallo, avocat de la partie civile : «le procès pénal est une course de vitesse. Ce qui est important, c’est l’administration des preuves qui puisse emporter la conviction du tribunal. Nous avons demandé ce renvoi à huitaine et le tribunal a accepté notre demande pour la bonne et simple raison que nous avons déjà rassemblé des preuves depuis très fort longtemps. Nous avons des preuves au moment même de la commission des  infractions.

C’est le temps de mettre ces preuves à la disposition du tribunal que nous avons demandé. Il s’agit des injures grossières qui touchent la dignité humaine. C’est pourquoi, il appartient au tribunal de décider si les preuves en image seront visualisées dans la salle d’audience ou ailleurs. Le renvoi pour la production des preuves et les plaidoiries nous permettra d’aller vite, nous ne trouvons aucun inconvénient à cette décision…».

Pour sa part, Me Sidiki Bérété, avocat de la défense dira que : «le renvoi est contre notre volonté. Le vin est tiré, on est tenu de boire. Vous portez plainte et vous êtes incapables d’administrer les preuves. C’est une  procédure de citation directe, la partie civile devrait être à même de venir avec les preuves. Mais on ne peut pas nous citer et commencer à fabriquer des preuves. Je suis contre ce renvoi mais comme c’est un renvoi intelligemment fait parce qu’on dit ce jour, il y aura réquisitoire et plaidoiries. Tout le monde mérite d’être jugé mais dans un délai raisonnable. Même si les preuves ne sont pas montées de toutes pièces, elles ne sont pas produites à temps.

Dans une démocratie, il faut le débat contradictoire mais vous ne pouvez pas garder vos preuves en poche pour les produire à la fin des débats, c’est déloyal, c’est dommage. Si on parle de boussole, je me demande où se trouve l’aiguille de cette boussole. En droit pénal, il n’y a pas une chambre de conseil, le juge peut demander le huis-clos mais, si ce sont eux qui veulent publier ces injures, je crois que c’est contreproductif, il faut être intelligent.

L’essentiel est déjà fait, mon client a reconnu avoir insulté El hadj Mamadou Cellou Dalein Diallo. En droit pénal, l’aveu c’est la reine des preuves surtout en matière correctionnelle. Malgré tout, ils tiennent à mettre à l’écran des injures, c’est que ce sont eux qui veulent insulter leur client. Reprendre les injures n’a plus de sens. 

En ce qui concerne Fatou Gneloy, si une prévenue n’est pas présente, on cherche une décision par défaut mais, ils cherchent toujours à ramener dans le débat, c’est pour noyer le poisson, cela ne marchera pas».

 

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