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Accident mortel de Namakoumbala: ce qui n’a pas été dit de cette catastrophe

Votre quotidien a déjà évoqué ce grave accident de la circulation qui a fait quatre morts, six blessés et des dégâts matériels très importants. C’était le vendredi 10 avril, aux environs de 23 heures sur la route nationale n° 6 Kankan-Siguiri, dans le secteur de Namakoumbala, sous préfecture de Doko, au PK 185 de Kankan, en direction de Kourémalé (frontière malienne).

Si, de prime abord, cet autre rappel de cette tragédie, en termes de survenance, peut ressembler à du déjà vu ou du déjà dit, il existe cependant des aspects qui ont été omis sur lesquels il nous semble utile que l’on revienne, en raison de leur pertinence d’abord, mais surtout de leur interaction directe avec l’actualité chez nous en matière de circulation routière en période de pandémie du coronavirus.

De l’avis du chef d’escadron Alfred Akoї Bavogui, commandant la compagnie sécurité routière de Kankan, trois faits sont à retenir dans ce grave accident de la circulation. D’abord, le viol de l’esprit du décret proclamant l’état d’urgence sanitaire qui limite le nombre de passagers à bord des véhicules de transport en commun à trois, dont un à l’avant et deux à l’arrière.

Or, dans ce cas de figure, ce sont 10 passagers qui se serraient les uns contre les autres dans le taxi Renault 21 conduit par Mamoudou Kourouma, qui a malheureusement péri dans l’accident.

La gendarmerie cherche à savoir où et à quel moment cet embarquement a été effectué. La tragédie étant survenue aux environs de 23 heures, il y a fort à parier que les passagers se soient embarqués la nuit.

Ce qui, pour un transport en commun supposé régulier, officiel, présente tous les indices du viol des procédures par un recours à la clandestinité.

Le commandant de la gendarmerie routière de la région de Kankan a également stigmatisé le comportement, selon lui, très osé de certains citoyens qui poussent l’incivisme et le viol flagrant des règles établies et bien connues de tous, au point de se permettre, comme c’est le cas avec Arafan Condé, de conduire sans permis, un véhicule non immatriculé, de surcroît un semi- remorque. Ce gros véhicule chargé a été mis en route la nuit par un individu non qualifié pour livrer des agrégats, sans doute, à titre onéreux.

Un troisième aspect porte sur l’attitude du citoyen dont la responsabilité est engagée dans la survenance de l’accident. Il ne s’est pas encore présenté à la gendarmerie routière pour la suite de la procédure.

Comme on le voit, un accident peut avoir des rebondissements bien après sa survenue. Ce qui amène le commandant de cette unité de sécurité routière à affirmer que les faits ici évoqués, sont des exemples de  comportements invraisemblables qui expliquent, même de façon lointaine, certains accidents graves que nous nous évertuons à déplorer avec toujours, beaucoup de véhémence et de charge émotionnelle, alors que nous pouvions les éviter en amont.

Pour mieux marquer la réflexion, notre interlocuteur nous replonge dans les circonstances qui ont conduit à cette catastrophe.

D’entrée, le chef d’escadron Alfred Akoї Bavogui, dira  que: « cet accident mortel a intéressé trois véhicules : un camion Renault benne, non immatriculé ayant à son bord un chargement de sable, en provenance de Siguiri pour se rendre, dans la sous-préfecture de Doko située à 50 km de là et deux voitures  roulant dans le sens inverse, dont une Renault 21 immatriculée RC-9820-Q transportant dix (10) passagers suivie par la Toyota Starlet immatriculée RC-8267-AL, toutes deux en provenance de Doko pour se rendre à Siguiri.

La tragédie s’est produite à un endroit qui ne présentait apparemment aucun danger : la route est bitumée et en bon état. Son tracé rectiligne s’étend sur une distance d’environ deux kilomètres. Mais, nous convenons avec notre agent de constat, le maréchal des logis chef Pépé Maomou, qu’une telle configuration de terrain est quelquefois un piège pour les automobilistes imprudents qui sont souvent tentés par la vitesse excessive. A pareille heure (23h), ils sont fatigués, ils ont sommeil. Leurs phares ne sont pas aussi efficaces qu’on le voudrait, pendant que ceux d’en face les éblouissent. La vigilance et les réflexes sont amoindris. Et le danger n’est jamais loin.

C’est dans cet environnement à risques accrus que tous les trois véhicules roulaient. Les dégâts matériels  enregistrés prouvent à suffisance qu’ils allaient à vive allure, à une heure tardive, avec une visibilité forcément réduite.

C’est dans ces circonstances que le conducteur de la Toyota Starlet, monsieur Fanta Mady SOUARE a tenté, sans aucune précaution, de dépasser la Renault 21, encouragé en cela, probablement, par le tracé rectiligne qui s’offrait devant lui, à perte de vue. Dans sa manœuvre périlleuse et mal aboutie, il heurte violemment la roue avant gauche du camion Renault non immatriculé qui roulait dans le sens opposé. Le choc le propulse dans le décor, à 44m, 60. Cet impact fait perdre le contrôle de son camion à monsieur Arafan Condé qui à son tour, quitte subitement son couloir de roulage pour percuter de face  la Renault 21, victime du mauvais dépassement de la Toyota Starlet. Il la repousse dans un premier temps sur la chaussée, sur environ trois mètres avant de la projeter dans le décor, à trois mètres quatre-vingt (3m, 80). D’où la mort violente et subite de quatre personnes, touchées de plein fouet, parmi lesquelles deux enfants âgés respectivement de quinze et seize mois, les blessures graves de six (06) autres et des dégâts matériels très importants sur les véhicules. »    

Pour le service constat de la compagnie sécurité routière de Kankan, l’excès de vitesse, le franchissement de la ligne continue, la circulation à gauche et le dépassement défectueux sont les infractions au code de la route à l’origine de cet accident mortel qu’il relève et retient contre Fanta Mady Souaré, conducteur de la Toyota Starlet RC 8267-AL. 

A noter que ce dernier est un véritable miraculé quand on pense qu’il a survécu après avoir heurté la roue avant gauche du camion roulant en sens inverse, ce qui l’a projeté à 44 m, 60 de là, dans le décor. Le seul hic réside dans son comportement après l’accident. Alors que tout indique qu’il est le facteur déclenchant de la tragédie, il a choisi de disparaître des écrans radar, dès après les premiers soins médicaux reçus.

Jusqu’à ce jour, il ne s’est pas présenté à la gendarmerie routière pour faire évoluer ce dossier.

Un dernier élément à souligner: aucun de ces véhicules n’est assuré.

Bilan corporel de l’accident :

A-   Victimes mortelles :

1-Monsieur Mamoudou Kourouma, âgé de 36 ans, domicilié à Boyada, préfecture de Guéckedou.  Profession: chauffeur ;

2-Sitan Magassouba âgée de 33ans, domicilié à Hermakono préfecture de Siguiri. Profession: ménagère ;

3-Baba Diakité âgé d’un an et trois mois ;

4-Mamady Yattara âgé d’un an et quatre mois. Sa mère, blessée, a été évacuée d’urgence pour des soins à Bamako (République du Mali) sans savoir ce qu’il est advenu de son bébé qu’elle emmitouflait bien au chaud entre ses bras, à bord du taxi.

B-    Blessés:

1-Monsieur Fanta Mady Souaré, âgé 48 ans, domicilié au quartier Siguirikoura, commune de Siguiri. Profession : chauffeur.

2-Madame Fadima Bolola âgée de 25 ans domiciliée à Bananikoro, mère de Mamadi Yattara décédé dans l’accident.

3- Daouda Kondet âgé de 19 ans, soudeur de profession, domicilié à Faranah.

4- Aly Bérété âgé de 20 ans, apprenti-chauffeur domicilié à Kankan.

5-Aguibou Mara âgé de 22 ans, chauffeur de profession, domicilié à Siguirikoura II

6- Sory Kanté 21 ans, chauffeur.

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