Nous publions cet article, à la suite de celui consacré à nos artistes nationaux morts par suite d’accident de la circulation. D’autres vont également suivre. Ils vont intéresser les autres victimes de la route, dûment identifiées par les corps de métier auxquels ils ont appartenu et au sein desquels la route a semé la tragédie. Un essai de compilation intitulé l’élite nationale : un long chapelet de victimes est déjà amorcé. C’est une collecte, certes incomplète sous tous les rapports, au regard des normes qu’exige pareille entreprise. Mais, ça reste quand même un départ. Chacun peut y mettre du sien pour parfaire l’œuvre.
L’objectif est d’attirer l’attention de tous sur les conséquences irréversibles que ce fléau entraîne. Il fait disparaître brutalement et à jamais, des personnes qui exerçaient brillamment une activité, pour le compte du service public.
Des professionnels de qualité qui étaient certes utiles à leur famille, mais dont le pays avait également besoin pour leurs avis éclairés sur les sujets divers marquant la vie de la nation et pour les informations qu’ils rapportaient sur la dynamique ondoyante du quotidien de ses habitants.
La voici donc, cette liste que nous avons de la peine à égrener, tellement l’émotion nous étreint à évoquer le souvenir de collègues et confrères que nous avons côtoyés, auprès desquels nous avons appris et avec lesquels nous avons partagé tant d’amitié, tant d’expérience, et tant d’espérance, avant que la faucheuse s’en mêle et nous sépare de nos compagnons, de façon brutale et définitive.
RTG
- Solange Thiab: journaliste au service des langues nationales. Morte, quand le véhicule qui la transportait a été tamponné par un minibus‘’magbana’’, au carrefour camp Alpha Yaya, en janvier1995. Le minibus ne s’est pas arrêté sur le champ, mais la police l’a retrouvé quelque temps après.
- Almamy Laye Soumah, journaliste, spécialiste du monde du travail. Il était devenu attaché culturel de notre ambassade en Italie. Sa mort violente fait suite à une collision avec un bus, le 02 août 1997, en même temps que son fils Alya, étudiant au CEPERTAM. Le choc fatal s’est produit après qu’il ait entrepris, au volant de sa voiture, de dépasser une file de véhicules entre Tombolia et Enta.
3.Mamadou Aliou Diallo ’’Jackson’’, caméraman. Mort en mission, à l’orée de la ville de Kissidougou. Il couvrait la campagne du candidat de l’UPG à l’élection présidentielle. Le chauffeur qui le conduisait s’était révélé novice au cours du voyage. Il n’était pas familier de la zone et surtout ne lisait pas bien les panneaux routiers. C’est ainsi qu’il n’a pas compris le sens de celui qui lui enjoignait de ralentir et se rabattre à droite pour franchir un pont à deux voies séparées. Ne s’étant pas soumis à l’obligation qui lui était faite, il a continué de rouler tout droit, alors qu’il faisait nuit, avant de s’engouffrer dans le vide qui sépare les deux ouvrages à sens unique, provoquant la mort du caméraman, des blessés et d’importants dégâts matériels.
4.Daouda Soumah ’’David Dacko’’, chauffeur au service transport. Mort sur le coup, après une chute dans le pont de Lambandji, le 20 janvier 2007, alors qu’il était conduit par un ami.
5.Manga Mory Sylla, personnel d’entretien. Mort heurté par un véhicule à la traversée de la route Le Prince, à hauteur du carrefour ‘’cirage’’.
6.Aboubacar Lansana Camara, jeune journaliste, mort dans l’accident qui a coûté la vie à Dr Fofana syndicaliste, le 17 avril 2010 à Tormelin, sur la route de Fria.
7.Lamba Mansaré, sort identique à celui de Aboubacar Lansana Camara, ci-dessus évoqué. Ils étaient dans la même mission.
Cabinet du ministère de l’information
8.Thierno Madjou Bah, journaliste, point focal IST/VIH/SIDA du département, ancien directeur de la radio rurale de Labé. Victime d’accident le 07 janvier 2002, non loin de Tamagaly vers Linsan, il meurt quelques jours après, le 10 juillet, des suites de ses blessures.
9.Mamadou Saliou Camara directeur national des services de diffusion. A trouvé la mort en même temps que son représentant à Boké alors qu’il se rendait en mission dans ladite préfecture, à bord de son véhicule de service. (Les faits ne sont pas datés).
Hebdomadaire le Lynx
10.Alhassane Diomandé, journaliste. Fondateur du Sphinx. Mortellement heurté le 24 décembre 1994 à hauteur de la deuxième porte, à la cité Sangoyah, par un véhicule ( magbana) qui ne s’est pas arrêté et qu’on n’a jamais retrouvé.
Hebdomadaire l’Indépendant
11.Jean-Baptiste Kourouma, ’’Loulou l’ancien’’, journaliste, spécialiste des questions économiques. Mort à Dakar, des suites d’accident en 2003.
Quotidien national Horoya
12.Alpha Ibrahima Cissoko, journaliste. Tué sur le coup par un chauffard qui n’avait pas la maîtrise de son volant. Notre confrère et ami a été mortellement heurté dans le dos, à hauteur de la clinique Pasteur, alors qu’il ne se doutait de rien. Il marchait tranquillement sur le trottoir, en direction de son service, un beau matin de juillet 2008.
Site d’informations guineenews.org
13.Abdoulaye Bah, journaliste, chef de bureau adjoint. Féru d’enquêtes et de reportages, il était de tous les théâtres et de tous les terrains. C’est ainsi qu’un beau matin de juin 2018, il se retrouve avec quelques confrères à couvrir une activité bien matinale que des ministres devaient mener avant de se rendre à l’intérieur du pays. Le voici donc dans son élément. Sac au dos, l’œil bien ouvert, il scrute et écoute tout ce qui se passe autour de lui. C’est pendant qu’il se tenait en alerte avec ses confrères, dans une zone supposée bien sécurisée, en raison de la présence des ministres, mais aussi de l’heure très matinale qui rendait la circulation très fluide, qu’un véhicule, sorti de nulle part et roulant vite, l’a heurté et projeté violemment dans le caniveau en béton, après une série de dérapages. Malgré tous les efforts déployés par les services d’urgence et de réanimation, tous les soutiens venus de partout, il ne s’est pas remis de ses blessures et a rendu l’âme le 17 juin 2018.