En Guinée, l’on peut déclarer, sans craindre d’être démenti, que les présidents des partis meurent souvent avec leurs formations politiques. Le premier président, Ahmed Sékou Touré avec son PDG-RDA et son successeur, le général Lansana Conté avec son PUP sont de parfaites illustrations de l’idée.
Puisque 5 ans seulement après le décès de ce dernier, son parti n’a pas pu avoir de députés à l’Assemblée nationale. Or, à sa mort, son parti comptait 91 députés dont 6 alliés sur les 114 qui composent le Parlement guinéen.
Interrogé sur la question, l’ancien président du groupe parlementaire de la majorité présidentielle d’alors a ses explications. Mais avant, le Pr Thierno Aliou Baniré Diallo revient d’abord sur le congrès de 2005 et les législatives
« Après le troisième congrès tenu en 2005, il y a eu les législatives. Mais la Direction nationale d’alors n’a pas respecté les principes de base qui ont toujours prévalu au niveau des consultations nationales. Premièrement, il y avait 38 circonscriptions électorales. Et dans chaque circonscription, on devait élire un député uninominal. Mais au niveau des circonscriptions électorales, en plus du député uninominal, on a donné un député à la proportionnelle. Autrement dit, il y avait 76 députés au niveau des circonscriptions électorales. Et le député uninominal ne devrait pas être forcément le plus fort du parti. Parce que nous disions à ce niveau que c’est la population qui élit son fils. Et elle élit son fils le plus utile. C’était le critère de choix: quel est le fils mobilisateur, écouté et le plus utile. On compense le côté parti par le député à la proportionnelle. Là, il faut qu’il soit des organismes dirigeants du parti au niveau de la préfecture. Et les 38 autres étaient à la discrétion du Bureau politique et du président du parti qui était Lansana Conté », explique-t-il à Guinéenews©.
Poursuivant, notre invité soutient que les gens ont pris des décisions ici, d’abord, de faire des alliances, de se cantonner au niveau de Conakry et dire qu’il n’y a pas de candidat député uninominal.
« C’est déjà la première faute. Parce que là, ça signifiait qu’ils étaient conscients que le parti n’existait plus. Ce qui était faux. C’est-à-dire, tous ceux qui étaient venus au parti pour avoir quelque chose sont partis. Mais les vrais étaient encore à la base. Pour preuve, quand j’ai voulu réanimer le parti, je suis allé à la base. J’y ai fait les élections. Et je suis monté pour prouver en fait que le PUP n’est pas au cimetière. Il existe et il existe bien », se réjouit le Pr Diallo.
« Ensuite, ils ont fait une liste à la proportionnelle sans consulter la base. Conséquence, les militants ont fait un vote-sanction. Voici ce qui explique la non-représentation du PUP au Parlement. Ce n’est pas parce que le parti n’existe pas. Il y a eu des fautes commises par la Direction nationale », conclut-il.