Suite aux annonces tous azimuts de la hausse du prix du carburant et d’autres produits de grandes consommations, Guinéenews a recueilli la réaction du député et président du parti Génération Citoyenne. Spécialiste des questions économiques, le moins qu’on puisse dire, c’est que le cinquième Vice-président de l’Assemblée nationale ne manque pas de situer les responsabilités.
Pour rappel, récemment, le Premier ministre Kassory Fofana a publiquement prévenu que ‘’les mois à venir seront très durs’’ en Guinée. Dans la foulée, c’est le ministre des Hydrocarbures qui annonce une probable augmentation du prix du carburant à la pompe après le Ramadan si le prix du baril continue sa tendance haussière. Sans compter la hausse également annoncées des tarifs des services dans les hôpitaux publics…
« Aujourd’hui, on apprend qu’il y aura une augmentation du prix du carburant et des tarifs des hôpitaux publics, les temps seront durs, les délestages vont reprendre, les difficultés sont importées et imposées par la conjoncture économique, Ebola, Coronavirus, etc.’’, s’alarme le parlementaire. Avant de suggérer ceci : ‘’’il est temps que le pouvoir fasse preuve de compassion, de responsabilité et d’imagination pour soulager les ménages et éviter des désagréments déjà en téléchargement. Car, la capacité de résilience des populations est à son niveau d’alerte le plus élevé… »
Puis d’alerter tout en ironisant : « … s’ils (les gouvernants ndlr) suivent l’actualité internationale, ils risquent d’y ajouter le blocage du canal de Suez qui ralenti le transport maritime, et fait grimper les prix ».
Concernant le prix sur le marché mondial qui constitue le prétexte naturel du gouvernement comme justif, l’opposant opte pour une logique toute simple : « s’il est vrai qu’il faut augmenter le prix du carburant à la pompe en fonction de la hausse des cours, il reste aussi vrai qu’il fallait le baisser en Guinée lorsque les cours mondiaux étaient au plus bas. A présent, ils vont jusqu’à étaler des comparaisons fantaisistes et futiles comme le litre à 9000 en Guinée contre 14 000 en France. Alors qu’ils savent que le SMIC est à 40 euros chez nous et à plus de 1000 euros là-bas. Face à la crise économique liée au Covid-19, la chute des cours du brut a permis à de nombreux pays de soulager leurs populations pendant que la baisse contreproductive de 1000gnf du prix du carburant par les autorités guinéennes, a augmenté le prix des transports et des produits.’’
Toujours à propos du COVID-19 qui serait le coupable parfait de la crise qui couve, Fodé Mohamed Soumah confie : « j’ai interpellé le pouvoir sur sa capacité d’anticipation de la récession post-Covid-19 et les mesures préventives contre une crise sociale, humanitaire et politique en sus. Car aucun pays ne disposait des moyens de riposte immédiate. »
Seulement, dénonce-t-il, « maintenant qu’il faut combler les déficits et couvrir les dépenses, on déplace les problèmes sans les régler. Comme à l’accoutumée, les populations exsangues et excédées, sont sollicitées pour passer à la caisse. »
Et comme pour ne rien arranger, « la capacité de résilience des populations est à son niveau d’alerte le plus élevé », signale-t-il. D’où l’absolue nécessité de faire preuve de plus d’imagination pour une solution plus durable.