On dénombre 11 morts et plusieurs blessés ainsi que des concessions pillées au terme de deux jours de violences intercommunautaires survenues entre les Tomas et les Manians dans la préfecture de Macenta, a-t-on appris de source officielle ce lundi.
Ces violences qui ont éclaté suite à la réclamation de la paternité de la ville de Macenta par chacune des deux communautés autochtones de cette cité forestière, située à près de 800 kilomètres de la capitale, à savoir les Tomas et les Manians, ces heurts ont endeuillé de nombreuses familles.
Joint par notre reporter dans la soirée du dimanche, M. Guilavogui Enego, maire de la commune urbaine de Macenta dresse le bilan de ces violences en ces termes: « c’est vraiment regrettable que des frères qui sont liés par l’histoire et le sang s’affrontent de la sorte. Avec un bilan de 11 morts et plusieurs autres dégâts matériels considérables et des blessés », déplore le maire. Avant d’appeler la population au calme et au pardon.
Dougo Bilivogui, citoyen et témoins des événements raconte: « Ce qu’on a vu durant ces deux jours est inédit. Mais je vous assure que tous les problèmes de Macenta ces derniers temps sont téléguidés à partir de Conakry. Sinon la paternité de la ville de Macenta ne souffre de l’ombre d’aucun doute. Car les Tomas sont les fondateurs de la ville », regrette notre interlocuteur.
« Il faut qu’on se respecte dans ce pays. Chacun doit connaître sa place à Macenta. Car les Kourouma, de l’ethnie Manians, sont les fondateurs de Macenta », renchérit Ibrahima Kourouma, un autre citoyen de Macenta.
Même si pour l’heure le calme est revenu grâce aux renforts venus des préfectures de Gueckedou et N’Zérékoré. Il est important que l’État puisse engager de véritables consultations au sein des populations, avec l’appui des historiens, pour trancher dans ce différend. Afin que chaque communauté puisse connaître sa place dans l’occupation de la préfecture de Macenta.
Il y a quelques mois, la sous-préfecture de Koyama, dans la préfecture de Macenta, avait été le théâtre de violents affrontements entre les mêmes ethnies.
C’est pour dire combien de fois des actions d’urgence doivent être engagées par l’État, avant que le pire ne se produise. Si ce n’est déjà fait.