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Abdoulaye Sow de l’USTG charge : «il y a des membres du gouvernement qui sont contre la Guinée»

Le gouvernement a reporté sine die tard dans la soirée du mardi sa rencontre avec les 11 centrales syndicales ayant déposé un préavis de grève. Une attitude qui n’a pas du tout plu aux syndicalistes qui estiment qu’il s’agit là d’une «provocation», avant d’annoncer dans la foulée, le mot d’ordre d’une grève générale qui sera lancée à partir du jeudi 19 mars dans le pays.

Devant la presse ce mercredi 18 mars, le secrétaire général de l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée (USTG) Abdoulaye Sow a affirmé qu’ils n’ont pas apprécié le courrier du gouvernement.

«Alors qu’on devrait se rencontrer le mardi 17 mars, c’est dans la soirée à 17 heures que le gouvernement nous a adressé un courrier pour nous dire qu’ils doivent recevoir les chefs d’Etat. Ils ont reporté la rencontre sans précision. Ils sont contre la Guinée mais, l’histoire les  jugera, je le dis plus haut ici qu’à ailleurs. Il y a des membres du gouvernement qui sont contre le développement de notre pays. Ils empêchent l’évolution du système éducatif, tout en compromettant l’avenir de nos enfants avec la complicité de certains parents d’élèves. Il y a également certains enseignants qui ont accepté cet état de fait parce qu’ils ont reçu  une prime d’incitation, c’est une insulte qu’ils ont acceptée», a-t-il déploré.

Et de poursuivre en ces termes : « étant syndicalistes responsables, nous avons déposé un préavis de grève qui a couru jusqu’à son terme. C’est une provocation, trop c’est trop, nous sommes fatigués, la recréation est terminée. Depuis 5 ans on refuse qu’on étudie en Guinée, j’interpelle les parents d’élèves, il s’agit de l’avenir de nos enfants  qui est en jeu ainsi que l’avenir de notre pays».

Dans le même sillage, Abdoulaye Sow a dénoncé que l’Inspection générale du Travail de Guinée, qui est chargé de l’administration du travail soit aujourd’hui transformée en inspection politique.

«Elle ne joue plus son rôle, nous avons informé nos structures auxquelles nous sommes affiliées à l’étranger», a-t-il fait savoir.

Et de revenir sur la genèse de la grève du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) : « nous avons signé un protocole d’accord le 10 janvier 2019. Ce protocole d’accord comportait beaucoup de points notamment le point 2. Le SLECG avait demandé huit millions de francs guinéens comme salaire de base de tous les enseignants. L’Etat a dit qu’il ne pouvait pas donner les huit millions de francs guinéens. Mais nous avions eu des informations, qu’il y avait des enseignants fictifs qu’on payait dans le fichier de la fonction publique. Le montant reçu après l’assainissement des cas de fictifs devrait permettre aux enseignants d’améliorer substantiellement leurs conditions de vie et de travail. Nous nous sommes accordés de procéder à l’assainissement du personnel de l’Education puis le recensement. L’assainissement a été conduit à son terme qui permettait de sortir du fichier les fictifs, c’est-à-dire ceux qui sont morts et ceux qui ont abandonné leur travail. Suite à une incompréhension entre le président de la commission et le SLECG, ce dernier s’est retiré. Cela l’a amené de nouveau à déposer un préavis de grève pour faire aboutir ses revendications légitimes».

Suite à cette crise qui s’enlisait, explique Abdoulaye Sow, « nous avons écrit au gouvernement pour une rencontre afin d’aplanir les positions. Le gouvernement nous a favorablement répondu et nous avons commencé à négocier. Entretemps, par le fait des businessmen de la crise, ils ont arrêté certains de nos camarades au moment même où nous devrions entamer les négociations (…) ».

«Au lieu de nous appeler, nous qui sommes les acteurs signataires du protocole d’accord du 10 janvier 2019, ils ont préféré faire appel à des syndicats qu’ils ont créés eux-mêmes pour diviser le mouvement syndical guinéen. Ils ont établi un procès-verbal pour entériner  les propositions du gouvernement. Nos chers amis de l’éducation ne devraient jamais accepter qu’on nous traite comme des enfants. On laisse ceux qui sont à la base de la grève, on signe un procès-verbal avec des syndicats qu’ils ont fabriqués», a-t-il fustigé.

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