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Campagne d’assainissement: le talon d’Achille de l’activité

Il n’y a rien à redire sur l’utilité de l’assainissement. Notre santé en dépend, dans une large mesure. Il y va aussi de la qualité de notre cadre de vie. Le spectacle qu’offrent les ordures entassées ça et là, à travers la ville est tout, sauf réjouissant.

L’insalubrité dans la capitale Conakry a atteint des proportions non imaginables et même inquiétantes. Et cela a toujours fait réagir les citoyens. L’on a en mémoire, la réflexion profonde et appuyée de notre éminent compatriote, le Cardinal Robert Sarah, quand il a été confronté à cette réalité triste et choquante, lors de son dernier passage à Conakry.

Devant l’ampleur et la persistance du phénomène qui n’a connu que des rémissions cycliques et fluctuantes, le Premier Ministre s’est personnellement impliqué. Volonté politique aidant, ce type d’exemple au somment est une émulation à effet d’entraînement évident. Ça n’a guère tardé, le gouvernement a suivi et puis, après, les citoyens à la base. Une journée de l’assainissement a été instituée qui se déroule tant bien que mal. Pour l’instant, aucune évaluation n’en a été faite. Mais la voie est ouverte. Il revient à chacun d’en faire son crédo. Ainsi réussirons-nous à créer les réflexes nécessaires à la pérennisation de ce noble objectif. Ce le sera, lorsque nous serons capables de garder notre environnement propre, spontanément, librement et sans coercition.

La prise de fonction attendue des élus à la base pourra insuffler la dynamique nécessaire au bon déroulement de cette activité qui doit être menée sans relâche, à travers les quartiers.

D’ici là, quelques soucis d’organisation sont à surmonter. Pendant les opérations de nettoyage, l’engagement des citoyens est très perceptible. Cet engouement mérite d’être encadré. Chaque opération doit être planifiée et structurée, de façon à ce que chaque intervenant sache comment procéder sur le terrain. Cela évite par exemple qu’on soulève des dalles qui ne sont jamais remises en place, faute de moyens ou d’expertise. Elles finissent par se briser, laissant le caniveau béant avec tous les risques qui en découlent.

Dans tout le processus de nettoyage, le transport semble être le maillon faible. Une fois les ordures collectées, les caniveaux curés, les citoyens entassent tous les détritus le long de la chaussée, en attendant leur évacuation par les camions. Et c’est là où le grain de sable coince le mécanisme. Bien de fois, on ne voit aucun camion. Ces ordures entassées sont alors recyclées par la nature, comme elle sait bien le faire. Dès lors que le vent et la pluie s’en mêlent, c’est la fameuse théorie de Lavoisier qui se confirme : « Rien ne se perd, rien ne se crée. Tout se transforme »

Tout ce qui est léger s’éparpille ou s’envole alentour. Le reste attend souvent d’être longtemps piétiné par les passants et les véhicules, ou parfois, s’en retourne tranquillement à la case départ, dans le caniveau, sous l’effet des eaux de ruissellement. Il y a aussi l’autre cas de figure que l’image d’illustration nous montre clairement. Il s’agit des tas d’immondices amassées, il ya longtemps, le long de la route. Des herbes assez hautes ont poussé dessus, qui semblent fixer pour longtemps les détritus, dont la laideur première a disparu.

Il reste entendu que tout cela est gérable. Pour la pleine réussite des opérations d’assainissement, la résolution du problème de transport des déchets collectés est crucial.

Autrement, c’est à du recommencement perpétuel que l’on joue. On fait du sur-place. Et c’est loin des objectifs fixés.

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