
Face à des menaces persistantes visant sa personne et ses proches, Dr Faya Millimouno, président du Bloc Libéral (BL), est sorti de son silence. Dans une lettre ouverte datée du 14 juillet 2025 et adressée au président de la Transition, le Général Mamadi Doumbouya, l’homme politique dénonce des tentatives présumées d’enlèvement et des menaces de mort.
« Excellence Monsieur le Président, en ma qualité de citoyen guinéen et de président du Bloc Libéral, parti politique légalement constitué, je me vois dans l’obligation républicaine de vous adresser cette lettre ouverte, mû par un profond sentiment de responsabilité devant les menaces croissantes qui pèsent, depuis le début de l’année, sur mon intégrité physique, celle de ma famille, ainsi que sur les militants et cadres de mon parti », écrit-il dans ce courrier dont Guineenews a obtenu copie.
Des menaces inquiétantes
Appuyant ses propos, Dr Millimouno affirme avoir reçu, ces derniers jours, des informations concordantes émanant de sources « crédibles et variées » au sujet de manœuvres suspectes autour de sa résidence et de ses déplacements.
« Ces informations font état de projets d’enlèvement, voire d’élimination physique me visant directement. Ces alertes sont renforcées par une surveillance inhabituelle et des comportements suspects dans mon environnement immédiat. Elles s’inscrivent dans un climat national préoccupant, marqué par une recrudescence d’intimidations, de disparitions forcées, d’arrestations extrajudiciaires et d’une répression ciblée contre les voix libres et critiques », détaille-t-il.
Une justice silencieuse
Malgré la gravité des faits, le leader du Bloc Libéral affirme n’avoir reçu aucun retour des autorités judiciaires, alors même qu’il a saisi la justice depuis plusieurs mois.
« Ces menaces m’ont conduit à porter plainte, le 25 février 2025, contre X pour menaces de mort et injures. Les plaintes ont été déposées au parquet général près la Cour d’appel de Conakry (référence N°248/25/02/2025), et au parquet près le Tribunal de première instance de Mafanco (référence N°321/25/02/25). À ce jour, elles sont restées sans suite », déplore-t-il.
Il rappelle, à cet effet, l’article 10 de la Charte de la transition, selon lequel « la personne humaine est sacrée. Toute personne a droit au respect de son intégrité physique et morale, de son identité et de sa vie privée ».
Un appel à la protection de l’État
S’appuyant sur les textes internationaux relatifs aux droits humains – notamment la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ainsi que la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples – Dr Faya Millimouno sollicite une protection officielle.
« En vertu de ces instruments contraignants, je vous demande solennellement de garantir ma sécurité physique et morale, celle de ma famille, ainsi que celle des militants du Bloc Libéral, conformément aux droits qui nous sont reconnus en tant que citoyens guinéens. Mon engagement politique ou mes prises de position publiques ne sauraient justifier que ma vie ou celle de mes proches soit mise en danger », plaide-t-il.
Cette sortie de Dr Millimouno intervient dans un climat sociopolitique tendu, où plusieurs acteurs politiques, membres de la société civile, journalistes et magistrats ont récemment fait l’objet de menaces ou d’enlèvements.
Pour rappel, lors de l’élection présidentielle d’octobre 2015, Dr Faya Millimouno s’était classé quatrième sur huit candidats, recueillant 54 718 voix, soit environ 1,38 % des suffrages exprimés.
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