Le ministère des Mines et de la Géologie, en partenariat avec la Chambre des Mines de Guinée (CMG) et avec l’appui technique et financier de la société Rio Tinto, a procédé ce mardi 22 avril 2025 à Conakry au lancement officiel d’un atelier de renforcement des capacités. Cette session de deux jours est destinée aux agents en charge de la supervision et du suivi du respect des normes en matière de Santé, Sécurité et Hygiène au travail dans le secteur minier.Cet atelier a réuni une diversité d’acteurs clés du secteur : les 33 directeurs préfectoraux des mines, 8 inspecteurs régionaux des mines et de la géologie, des représentants de l’ensemble des sociétés minières opérant en Guinée, des cadres des services techniques en charge des opérations minières, ainsi que des représentants de l’Organisation des Orpailleurs de Guinée et des acteurs de la société civile guinéenne. Une mobilisation qui témoigne de l’importance accordée aux enjeux de santé et sécurité dans les activités minières.
Dans son allocution, M. Nadjita Francis Ngarhodjim, Directeur général des affaires externes de Rio Tinto, a salué l’engagement du ministère des Mines pour son leadership dans l’organisation de cette initiative, ainsi que la CMG pour sa coordination efficace. « La santé et la sécurité au sein de notre industrie sont des priorités absolues », a-t-il déclaré.
Il a poursuivi en soulignant que ces enjeux ne doivent jamais être considérés comme acquis : « Elles exigent un engagement quotidien, une vigilance constante de tous les acteurs. Il est de notre devoir collectif de garantir que chaque travailleur, qu’il soit sur le terrain ou dans les bureaux, puisse rentrer chez lui sain et sauf à la fin de chaque journée. »
Il a également insisté sur la responsabilité des entreprises minières à veiller à ce que leurs opérations n’occasionnent aucun risque pour les communautés environnantes : « Nous devons protéger non seulement nos employés, mais aussi les populations vivant à proximité de nos sites. »
M. Francis a ensuite mis en avant la richesse de cet atelier de 48 heures, conçu comme un cadre d’échange d’expériences, d’apprentissage mutuel et de réflexion commune sur les réussites et les défis du secteur. « Aucun objectif opérationnel ne justifie qu’une vie soit mise en danger. Chaque accident est évitable, et chacun – employés, partenaires, communautés – a le droit d’évoluer dans un environnement sûr. C’est une responsabilité partagée, que nous devons assumer pleinement. »
Les travaux de cet atelier seront articulés autour de plusieurs thématiques majeures, développées par des experts du secteur. Il s’agit notamment de :
•La prévention des risques professionnels ;
•La gestion des risques critiques sur les sites miniers ;
•La prévention des accidents de circulation dans les zones d’exploitation ;
•L’intégration de l’approche Santé-Sécurité-Environnement (SSE) dans la gestion des sous-traitants ;
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•La gestion de l’ambiance thermique et de la fatigue ;
•Le développement d’une véritable culture de la Santé et Sécurité au Travail (SST) au sein des entreprises ;
•L’introduction des concepts innovants Amaféne – premières lignes et Wontanara Workshop, favorisant l’engagement des équipes opérationnelles ;
•Le sauvetage incendie et la réponse aux situations d’urgence ;
•Le partage de bonnes pratiques entre sociétés minières.
Ces thématiques ont été sélectionnées pour répondre aux défis spécifiques rencontrés sur le terrain et favoriser l’appropriation de solutions concrètes et durables par l’ensemble des parties prenantes.
De son côté, le ministre des Mines et de la Géologie, M. Bouna Sylla, a rappelé que le respect de la conformité réglementaire est essentiel pour faire progresser le secteur minier guinéen vers les standards internationaux, en particulier en matière d’Hygiène, Santé, Sécurité et Environnement (HSSE).
Il a précisé qu’en 2024, 628 accidents ont été recensés dans le secteur, dont la majorité concerne l’exploitation artisanale de l’or et du diamant. « Ce constat alarmant justifie la nécessité d’unir nos efforts avec la Chambre des Mines afin de relever ensemble ce défi majeur de la santé et de la sécurité dans nos mines », a-t-il indiqué.
Le ministre a encouragé les participants à suivre attentivement les présentations et à s’impliquer activement dans les travaux de groupe. « Des experts en santé et sécurité, issus de plusieurs entreprises minières, partageront leurs expériences sans prétention de perfection, mais avec la volonté d’inspirer de meilleures pratiques. En attendant la mise en place d’un standard national, je vous invite à appliquer rigoureusement les enseignements issus de cet atelier afin de réduire durablement les taux d’accidents, d’incidents et de maladies professionnelles. »
Interrogée à son tour, Mme Thérèse Dower, Directrice Générale Hygiène, Santé et Sécurité de Rio Tinto Simfer, a présenté la vision de sa société en matière de prévention et de gestion des risques :
« Nous ne pourrons jamais prétendre avoir totalement éliminé les risques dans notre secteur. C’est un combat de tous les jours, qui requiert un leadership fort à tous les niveaux et un engagement constant pour progresser dans cette voie. »
Il convient de noter que cette première journée marque le lancement de cet atelier qui se poursuivra demain, avec la participation d’experts en HSS issus de plusieurs sociétés minières membres de la CMG, notamment la CBG, la SAG, la SMB, la SMM, KGM et Rio Tinto.
