Dernières Nouvelles de la Guinée par les Guinéens
GUINEENEWS
CIAO

Secteur éducatif : les enseignants saluent les réformes du CNRD et appellent à la continuité

Le Palais du peuple a servi de cadre ce lundi à une mobilisation inédite des enseignants de Guinée, venus en grand nombre pour exprimer leur reconnaissance aux autorités de la transition, notamment au Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), pour les avancées significatives enregistrées dans le secteur éducatif depuis septembre 2021.

La cérémonie, placée sous la présidence du Premier ministre Bah Oury, a connu la participation de plusieurs membres du Gouvernement, du président du Conseil national de la transition (CNT), du ministre directeur de cabinet de la présidence de la République, ainsi que de nombreuses figures du monde éducatif guinéen.

Prenant la parole au nom des enseignants, Mohamed Frank Bangoura a salué les « avancées majeures » obtenues sous l’impulsion du président de la transition, le général Mamadi Doumbouya. Il a notamment cité l’intégration de l’éducation comme deuxième pilier du programme stratégique Simandou 2040, la construction et rénovation d’infrastructures scolaires, le recrutement de plus de 12 000 enseignants, la digitalisation et la moralisation des examens nationaux, l’extension des cantines scolaires, ainsi que la relance des visites médicales en milieu scolaire.

« Depuis le 5 septembre 2021, nous avons franchi un cap. Nous avons posé les fondations d’une école forte et restauré la fierté de l’enseignant guinéen », a déclaré Frank Bangoura, avant de formuler un appel explicite à la continuité des réformes, dans « l’intérêt supérieur de l’école guinéenne ».

Des acquis salués, des attentes exprimées

Dans un discours empreint de réalisme, Kadiatou Bah, secrétaire générale du SLECG, s’exprimant au nom de l’intersyndicale de l’éducation, a également dressé un tableau des progrès enregistrés : digitalisation des inscriptions aux examens, crédibilisation des évaluations, amélioration des conditions salariales (hausse de 35 % des salaires, primes, échelonnement, allocation familiale), prise en charge de 80 % des soins de santé via la Caisse nationale de prévoyance sociale, et renforcement du dialogue social.

Toutefois, elle n’a pas manqué de rappeler les défis encore à relever, notamment le déblocage des salaires suspendus, la construction de logements sociaux pour les enseignants, le recrutement des contractuels de Conakry, et surtout, la révision tant attendue du statut particulier des enseignants du matériel et de l’enseignement technique et professionnel, prévue d’ici fin 2025.

Prenant la parole à son tour, Jean Paul Cédy, ministre de l’Enseignement pré universitaire et de l’Alphabétisation, a remercié les enseignants pour leur mobilisation spontanée. Il a reconnu la responsabilité immense des enseignants dans la construction du pays : « La dignité de notre métier passe par la qualité de notre vie, mais aussi par celle de notre enseignement. Vous avez voulu cette journée, vous avez organisé cette mobilisation. Elle montre votre engagement pour l’éducation. »

Il a exhorté à l’unité derrière le gouvernement : « Nous n’avons pas une multitude de candidats, nous avons un gouvernement, nous avons un leader », a-t-il martelé, tout en appelant à la participation massive au recensement administratif en cours.

Il a insisté sur la responsabilité individuelle des enseignants, appelés à garantir un enseignement de qualité : « Ne sacrifiez pas les élèves au profit d’intérêts personnels. Les enfants sont notre assurance », a-t-il lancé.

Le Premier ministre, Bah Oury, a quant à lui rappelé le long passé de turbulences dans le secteur éducatif guinéen, marqué par plus d’une décennie de grèves et d’instabilités. Il a salué la fin d’un cycle d’injustice, notamment à l’endroit des enseignants contractuels « qui avaient l’école sur leurs épaules sans salaire ».

Affirmant que le statut particulier des enseignants sera finalisé de manière « responsable et constructive », Bah Oury a souligné la centralité du capital humain dans la vision gouvernementale. Il a révélé que près de 20 % des revenus du projet Simandou seront consacrés à ce domaine stratégique, notamment à la nutrition et à la petite enfance : « Lorsqu’un enfant de 0 à 3 ans a faim, on le prive de son avenir. Et cela, on ne peut pas le rattraper. Voilà pourquoi la nutrition et l’éducation doivent aller de pair. »

Face aux revendications sur le statut particulier des enseignants, le chef du gouvernement a assuré : « Ce n’est pas une promesse en l’air. Nous y travaillerons, ensemble, de manière responsable. »

vous pourriez aussi aimer
commentaires