Le collectif des occupants du marché de Cosa, sis au quartier Bantounka 1, dans la commune de Ratoma, qui contestait depuis plusieurs mois la légitimité d’un bail de 60 ans sur leur espace commercial, a finalement obtenu gain de cause.
Selon un membre du collectif interrogé par Guinéenws, ‘’le bail en question était mal rédigé et attribué dans des conditions douteuses, de gré à gré’’. C’est ce qui a motivé la recherche d’un terrain d’entente avec les autorités locales.
« Nous avons réclamé notre marché sur la base de la légitimité. Aujourd’hui, nous l’avons récupéré, car ce bail était mal ficelé. C’est un document qui, selon nous, n’avait aucune existence légale. Nous l’avons toujours clamé haut et fort. Vous avez vu hier, c’était le 15 avril, la date limite à laquelle on nous avait demandé de quitter les lieux. Mais rien n’a été entrepris. Le bail a été annulé », a déclaré Ibrahima Diallo, membre du collectif.
Poursuivant, M. Diallo souligne que si l’affaire a pris une autre tournure ces derniers jours, c’est parce que certaines autorités compétentes n’étaient pas informées de la situation.
« Le maire ne s’est pas présenté sur les lieux hier, le 15 avril, car il a compris ce qui se passait. Les autorités compétentes n’étaient même pas informées de ce bail. C’était un arrangement entre amis, un marché conclu en coulisses. Et aujourd’hui, avec le contexte actuel, vous savez que le général Mamadi Doumbouya a affirmé que le maire ne pouvait cautionner cela. Il n’est pas là pour faire souffrir le peuple de Guinée. Le bail est donc nul et non avenu. Les autorités nous ont confirmé que ce document n’avait aucune existence légale. Le maire, lui aussi, est sous autorité. Si cette autorité dit que le bail n’existe pas, que peut-on faire ? Les autorités nous ont demandé de continuer nos activités comme avant », a-t-il ajouté.
La présidente des femmes du marché de Cosa, au nom de l’ensemble des commerçantes, a exprimé sa reconnaissance au président de la transition.
« Nous sommes ici aujourd’hui pour exprimer notre joie après la restitution de notre marché. Ce marché, certains avaient tenté de le céder illégalement. Nous sommes profondément reconnaissantes au général Mamadi Doumbouya. Grâce à lui, nous avons pu récupérer notre espace de travail. C’est ici que beaucoup d’entre nous gagnent leur pain quotidien. Les femmes, les jeunes, tous les commerçants de Cosa lui disent merci », a-t-elle déclaré.
Pour rappel, un avis d’expulsion avait été adressé aux commerçants leur demandant de quitter les lieux avant le 15 avril 2025. Une échéance désormais caduque, suite à l’annulation du bail contesté.