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Guinée-Justice : deux prêtres poursuivis pour diffamation contre l’archevêque de Conakry

L’abbé Appolinaire Sarah, prêtre en service à la paroisse Saints Pierre et Paul de Bonfi et l’abbé Augustin Traoré, prêtre et économe diocésain au diocèse de Kankan, sont poursuivis pour diffamation et injure au préjudice d’une famille Kamano et de deux autres personnes. Au tribunal de Mafanco, la première audience dans cette affaire s’est limitée jeudi 18 octobre à la fixation de la consignation. Celle-ci s’est tenue en l’absence des deux religieux.

Guinéenews© a tenté de les joindre sans succès. Mais, les faits reprochés aux deux prêtres sont bien détaillés dans l’exploitation de citation directe que nous avons pu consulter.

Selon l’exploit, les deux prêtres se sont sentis lésés par des décisions de l’archevêque de Conakry. Celui-ci leur aurait interdit, courant juillet 2018, de célébrer ou de concélébrer l’eucharistie et les autres sacrements dans les paroisses et communautés chrétiennes relevant de son diocèse (qui couvre les régions de la Basse et de la Moyenne-Guinée). « Et comme en droit administratif, les deux prêtres qui se sont sentis lésés par ces décisions avaient le plein droit d’exercer des recours gracieux, hiérarchique ou en plein contentieux contre ces actes normatifs pris contre eux par l’archevêque de Conakry auprès de ce dernier, de sa hiérarchique ou devant le tribunal ecclésiastique afin d’obtenir leur nullité », précise l’exploit.

Mais, au lieu d’initier de tels recours, « les sieurs Apollinaire Sarah et Augustin Traoré se sont donné le plaisir [] d’attaquer la famille de feu Fara François Kamano (domiciliée à Sangoyah) dont la nommée Hélène Koumba Kamano est issue et elle-même ». Selon l’exploit, tous les deux prêtres ont déclaré avec insistance dans leurs lettres réponses (datées du 29 juillet et du 3 août 2018) adressées à Monseigneur Vincent Coulibaly que celui-ci est marié à Hélène Koumba Kamano.

Dans leur présumée diffamation, les prêtres auraient aussi affirmé que la famille Kamano et Hélène Koumba Kamano abusent des biens de l’Eglise catholique de Guinée et qu’Hélène constitue un poids considérable pour l’Eglise de Guinée et d’Afrique. « Aussi, ils accusent Hélène d’être Monseigneur et d’avoir le pouvoir de muter tout prêtre qui ne lui obéit pas…Le père Apollinaire est allé jusqu’à dire que les obsèques du regretté père d’Hélène Koumba Kamano (feu Fara François Kamano) ont été pris en charge par Monseigneur Vincent Coulibaly, de sorte que son cortège funèbre était comparable à celui d’un ambassadeur », indique l’exploit de citation directe. « Ne se limitant pas à cette diffamation, les prévenus traitent Hélène Koumba Kamano de pourrie…», poursuit le document consulté par votre quotidien électronique.

Les prêtres Sarah et Traoré se seraient aussi attaqués à un autre collaborateur de Monseigneur Vincent Coulibaly, un certain Pierre Tambadah Mansaré, en tenant des propos diffamatoires de nature à souiller l’honneur de celui-ci. « Ils déclarent ainsi sans aucune preuve que ce dernier abuse des biens de l’église et provoque la fuite des chrétiens dans les sectes…Enfin, plus loin, ils affirment fortuitement que l’Archevêque de Conakry expédie tout prêtre qui ne s’entend pas avec ses collaborateurs à Pita et Dalaba (Hélène Koumbia Kamano et Pierre Tambadah Mansaré) », souligne aussi l’exploit.

Hélène Koumba Kamano et sa famille exigent des prêtres de prouver le mariage en livrant l’acte de mariage,  en disant quelle était la consistance de la dot payée par l’archevêque et en indiquant les noms des témoins du mariage.

Pour l’avocat des requérants  (la famille Kamano, Hélène Koumba Kamano et Pierre Tambadah Mansaré), les faits reprochés aux prêtres sont constitutifs des délits de diffamation et d’injure conformément à l’article 363.

Il faut noter que la prochaine audience dans cette affaire est prévue le 25 octobre 2018.

A suivre…

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