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Procès du 28 septembre : les vérités et appréhensions de Cheik Sacko, ancien ministre de la justice

En prélude à l’ouverture du procès du 28 septembre attendue ce mercredi, l’ancien ministre de la Justice d’Alpha Condé,  Cheik Sako  a pris la parole chez nos confrères de la Deutsche Welle  pour dire tout le bien qu’il pense de l’événement et des autorités qui l’organisent. Non sans faire remarquer qu’il s’agit d’un processus dans le cadre duquel, d’autres étapes importantes étaient intervenues avant le CNRD et qu’il reste encore des choses à faire.

Si l’avocat au barreau de Montpelier applaudit le colonel Doumbouya pour sa volonté politique, il a avoué « qu’au moment où j’étais ministre, il n’y avait pas de volonté politique affirmée », sans vouloir tirer sur l’ancien président Condé.

Et de préciser que « je nuance mes termes parce qu’on m’a laissé travailler sur ce dossier pendant 5 ans et demi. Mais j’ai eu beaucoup de freins, beaucoup de difficultés pour faire les quelques actes que j’ai posés. »

Néanmoins, « j’ai posé des actes importants contrairement à ce qui se dit actuellement en Guinée », affirme-t-il. Et d’ajouter « qu’il faut rétablir quelques vérités », avant de rappeler que « j’ai fait terminer l’instruction en 2017. C’est moi qui ai permis que monsieur Dadis ait été interrogé par les magistrats instructeurs  qui aient abouti à son instruction. On a fait revenir Toumba Diakité de Dakar sur la base d’une extradition, j’ai mis sur pied, avec l’aide du premier ministre Kassory Fofana, le comité de pilotage qui a été un élément essentiel. Ce comité, composé de Guinéens et d’étrangers, de partenaires au développement, de forces de sécurité et de la société civile qui a permis l’organisation matérielle qui a abouti à ce procès. »

Mais le plus important, laisse entendre l’ancien garde des Sceaux, « pour la Guinée, c’est un grand jour ». Et « il faut féliciter le ministre de la justice actuel, le président de la transition ».

Le reste n’est pas du beur à couper

Mais, concernant « l’organisation matérielle, la réussite du procès, ça appartient aux acteurs » dont « les magistrats choisis, les avocats de différentes parties, les témoins, les victimes », avertit Me Sacko. Et d’insister que « c’est l’assemblage de tout cela qui pourrait faire que le procès soit juste, équitable et sans tâche ».

Même si à écouter l’ancien ministre, si beaucoup a été fait, notamment le nouveau bâtiment qui abrite le procès, avec les magistrats professionnels, les avocats… il faut plus.

Pour Me Cheik Sako, il y a besoin d’autres choses : « (…) c’est très important que les témoins puissent venir s’exprimer à la barre, les femmes qui ont été violées dont une bonne partie sont à Dakar et dans d’autres pays, il faut les faire revenir ». Des aspects qui n’étaient pas forcément connus de l’opinion et qui lui fait dire que « ça nécessite beaucoup de choses », et que « c’est pourquoi ce procès va durer à minima 6 mois, voire plus. Ça peut aller jusqu’à un an ».

En tout cas, « il ne faut pas qu’on brusque les choses pour qu’on sorte de là avec un procès juste et équitable ». « Au-delà de ce procès, ça permettra de mettre fin à l’impunité qui est un serpent de mer », préconise-t-il, rendant hommage à l’ancien président Dadis Camara.

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