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Port artisanal de Töröfili dans Boffa : le cri de cœur des pêcheurs qui manquent de tout

La pêche artisanale est l’une des activités exercées par la plupart des jeunes diplômés sans emploi, actuellement installés sur les différentes îles de Boffa, y compris sur l’île de Töröfili, située à 80 kilomètres du centre-ville de Boffa. Elle constitue la principale source de revenus pour plusieurs jeunes et familles. Cette île dont l’importance sur le plan socio-économique pour la préfecture de Boffa, n’est plus à démontrer,  manquerait cependant de tout.

Facinet Bangoura, pêcheur établi sur l’île de Töröfili que nous avons rencontré, énumère les difficultés auxquelles ils sont confrontés. « Ici, nous avons  beaucoup de problèmes dans notre port, avec un matériel de travail vétuste. Les autorités ont demandé de changer les filets monofilaments qu’on utilise. En filets en plastique, qui ne sont pas bons pour la mer et pour les poissons. Mais, comment changer cela, nous n’avons pas d’autres moyens. Nous sommes confrontés aux grandes pluies, au vent, mais aussi à des vagues en mer qui ne nous permettent pas de travailler. Ceux qui ont un peu d’argent  sont en train de les épuiser et les autres s’endettent pour vivre et faire vivre leurs familles. Quand quelqu’un tombe malade, on serait obligé de l’envoyer soit à Walia ou à Boffa, qui sont très distants de notre île »,  a fait savoir notre interlocuteur.

Le manque d’infrastructures sociales de base est aussi l’un des soucis exprimés par les pêcheurs artisanaux de l’île de Töröfili, à savoir le poste de santé, le fumoir et une école. Et pourtant cette île est l’une des zones de pêche par excellence de la préfecture de Boffa. Ainsi elle est l’île la plus convoitée par les jeunes diplômés sans emploi.

« Quand j’ai terminé mes études universitaires à Sonfonia, j’avais voulu être un bureaucrate, mais l’homme propose, Dieu dispose. Aujourd’hui dans cette île, je  travaille pour moi-même, j’ai  ma propre pirogue  en ce moment et  un  moteur. Malgré mon diplôme d’histoire, même si on me demande à l’heure où je suis, de travailler à la fonction publique, je vais refuser. Parce que ici je vis de ma propre sueur et je ne rends de compte à personne. Je demande à tous les jeunes diplômés sans emploi que l’État ne peut pas employer tout le monde d’entreprendre et  ne pas rester bras croisés », se réjouit Naby Diallo.

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