En déclarant en conférence de presse que le Patrimoine bâti a fait une ‘’erreur’’ en lui réclamant son ‘’domicile’’ comme un bien de l’Etat, Cellou Dalein Diallo ne s’est pas contenté de le dire. L’ancien haut commis de l’Etat, devenu homme politique depuis son limogeage pour ‘’faute lourde’’ a démontré, preuve à l’appui, qu’il n’a pas profité de sa position d’alors pour s’accaparer d’un bien de l’Etat.
Devant la presse, l’ancien Premier ministre a exhibé tous les documents. De la lettre du ministre de l’Habitat d’alors au décret en passant par le contrat de prêt bancaire, le chèque, le courrier de transmission du ministre au patrimoine bâti et quittance délivrée par cette dernière. « Voilà la lettre que Foromo (ministre de l’Habitat) m’a envoyée pour me dire de verser le montant de 406 millions (GNF) à l’ordre du patrimoine bâti public », informe-t-il. Précisant qu’en lieu et place de la faveur qui lui était proposée par les autorités d’alors, « j’ai estimé que si je dois acheter, je préfère acheter au prix du marché. »
Dans la procédure, explique-t-il, au niveau de la société générale où il avait demandé le prêt, «il (DG) a rédigé un contrat de prêt assorti d’un échéancier de remboursement (…) Il a émis un chèque de banque. Il a dit mais on prendra l’hypothèque qu’on lèvera lorsque vous aurez fini de rembourser. Il a fait donc un chèque de banque dont voici la copie à l’ordre du patrimoine bâti public. Il m’a envoyé, c’est la société générale qui paie directement sur son compte. J’ai transmis au ministre de l’Habitat suite à sa lettre me demandant de verser. Ils l’ont transmis au patrimoine bâti public qui l’a encaissé et délivré une quittance. Au terme de la procédure, au vu de ses documents, le président de la République a pris un décret pour ceux qui connaissent la signature du général Lansana Conté autorisant la cession m’attribuant ainsi le terrain, au prix du marché. »
Auparavant, dans son propos introductif, Dalein déclare à propos de sa sortie médiatique, pouvoir rassurer que ‘’c’est moins pour défendre un bien, une propriété que pour défendre son honneur et sa réputation.’’ Avant d’ajouter : « j’ai travaillé pendant une trentaine d’années pour l’Etat guinéen à différents postes dont une dizaine en tant que ministre de la République. Je n’ai jamais été entendu par un officier de police judiciaire ni par un juge pour des faits présumés de corruption ou de détournement de deniers publics. J’ai toujours dit et répété que je suis un homme d’honneur, pas un homme d’argent. Pendant cette carrière administrative, je me suis fait une réputation d’homme intègre et relativement compétent parce que c’est à ce titre que je suis entré au gouvernement en 1996. J’ai essayé dans l’exercice des fonctions ministérielles qui m’ont été confiées de m’imposer une rigueur exceptionnelle… »
Reste à savoir si un terrain acheté dans ces conditions à une valeur de 500 milles dollars peut être considéré comme une usurpation