Le questionnement du système d’enseignement supérieur africain et la proposition d’un modèle est le centre d’une conférence débat de la deuxième édition du MANSSAH. Cette cérémonie qui s’est tenue ce lundi 20 novembre à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry a réuni les responsables de la structure, des étudiants et le chef de cabinet de l’enseignement supérieur. Avec pour thème: « Un nouveau modèle d’éducation scolaire et universitaire », ce cadre d’échange sur les thématiques comme le ressources naturelles, les sciences et la technologie a permis de comprendre les enjeux liés à un modèle de formation « qui ressemble à l’Afrique ». Une façon de réveiller la conscience de la jeunesse africaine à travers l’enseignement supérieur et scolaire.
« Dans mon pays le Cameroun, on venait en masse pour vivre à Conakry « la Révolution ». Ça c’est l’histoire d’Africains qui ont décidé de dire Non, Non au système ! Non à un modèle qui ne marche pas ! Non à un modèle qui nous a vidé ! Non à un l’asservissement. Voilà, grâce aux médias, notamment au digital qui permet aujourd’hui de s’exprimer de N’Zérékoré, de Labé, De Douala… à la planète entière, les Africains apprennent de plus en plus faire entendre leurs voix. C’est urgent. Nous avons décidé de prendre la parole, plus besoin de milliards de dollar pour passer à in média pour s’exprimer. Exprimez-vous les jeunes. Se plaindre, dénoncer ce qui nous a été fait, c’est très important. Parce qu’il faut que le monde sache le mal qui nous a été fait pendant des siècles et des siècles. Parce qu’il faut que le monde regarde en face les douleurs qui nous ont été infligées et qui continuent de l’être. Mais ça ne suffit pas. Quand vous avez perdu quelqu’un, vous pleurez un moment et il faut vous lever et puis aller travailler parceque vous allez pas mourir avec la personne. Vous n’allez pas pleurer infiniment. Vous continuez de pleurer, c’est vrai, mais continuez de dénoncer c’est vrai mais le moment est venu pour construire par nous-mêmes. Le moment est venu d’avoir un projet. C’est cela Mansah. MANSSAH veut dire pour nous, construire un projet. Se plaindre ne constitue pas un projet. Ayons notre projet qui nous ressemble. Comment se construit-on ? C’est ça MANSSAH. Je souhaite que vous jeune, prenez votre destin en main. Personne ne viendra d’ailleurs prendre en main votre destin. Personne ne vient pour aider. On en veut pas de l’aide. Nous refusons cette aide. Ce que nous avons besoin, c’est de nous prendre en main. Nous avons choisi l’université parce que c’est vous l’avenir », a expliqué le président de MANSSAH, Alain Foka.
Ce cadre d’échanges entre étudiants et responsables de la structure MANSSAH a été facilité par les autorités du ministère l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’innovation. Et le département a été représenté par son chef de cabinet.
« C’est un groupe composé de personnes qui ont une envie pour notre continent africain, cette envie de pouvoir changer les mentalités, faire évoluer les paradigmes et aussi ouvrir les yeux des uns et les autres sur les problèmes qui nous assaillent aujourd’hui, qui sont très nombreux. Donc toutes ces questions ont été évoquées ici, de pistes de solution, des thèmes qui sont axés sur l’éducation parce qu’il n’est vraiment un secret de polichinelle pour personne que pour qu’une nation n’évolue.
L’éducation, qu’elle soit de base ou universitaire ou dans l’enseignement technique, ne peut pas être en marche. Donc, ils étaient question d’échanger avec les étudiants et cette retransmission a été faite dans toutes les institutions d’enseignement supérieur de notre pays sur l’instruction de Dr Diaka Sidibé, les étudiants de la Guinée entière et d’autres mêmes de la sous-région. Tout est une question de réflexion et de savoir où est-ce que nous voulons nous en aller aujourd’hui dans notre système d’enseignement supérieur. Je crois que pour ceux qui suivent l’évolution de notre système, qu’il soit à l’enseignement pré universitaire ou à l’enseignement technique et encore à l’enseignement supérieur voient que toutes ces questions sont posées ici en un début », a souligné Thierno Hamidou Bah.
Chez les étudiants, c’est la satisfaction. « On se réjouit de voir ces belles têtes parmi nous, qui sont venus nous parler de la problématique de l´intoxication du cerveau, qui est le fait qu’on a un système éducatif qui est conçu de sorte que nous soyons sous l´emprise des occidentaux. Voir ces personnes décortiquer les thèmes les plus mystiques et aussi faire comprendre aux jeunes qu’ils doivent se projeter vers l´avenir, c’est déjà un confort et nous les remercions très sincèrement », s’est réjoui le président des étudiants guinéens Sidibé Marco.