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Développement durable: l’ONU tire la sonnette d’alarme à cinq ans de l’échéance de l’Agenda 2030

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Réunis au siège de l’Organisation des Nations unies dans le cadre du Forum politique de haut niveau, les dirigeants mondiaux ont dressé un constat préoccupant : la planète est loin d’avoir tenu ses promesses en matière de développement durable. À cinq ans de l’échéance de l’Agenda 2030, l’ONU alerte sur l’ampleur des retards accumulés.

Adoptés en 2015, les 17 Objectifs de développement durable (ODD) visaient à transformer le monde d’ici 2030. Mais selon le rapport d’étape présenté ce lundi par le Secrétaire général António Guterres, les résultats sont largement en deçà des attentes. Seul un tiers des ODD progressent de manière satisfaisante ou modérée. Près de 50 % stagnent, tandis que 18 % connaissent un recul.

« Nous faisons face à une véritable urgence mondiale en matière de développement », a lancé António Guterres lors d’une conférence de presse aux côtés de la Vice-Secrétaire générale Amina Mohammed et du Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, Li Junhua.

Malgré ce tableau sombre, le rapport met en lumière quelques avancées notables : l’accès à l’électricité couvre désormais 92 % de la population mondiale, tandis que la connexion à Internet est passée de 40 % à 68 % en dix ans. Plus de la moitié des habitants de la planète bénéficient aujourd’hui d’une forme de protection sociale. Depuis 2015, 110 millions d’enfants supplémentaires ont été scolarisés et 54 pays sont parvenus à éliminer au moins une maladie tropicale négligée.

Mais ces progrès ne suffisent pas à compenser les reculs constatés. En 2024, plus de 800 millions de personnes vivaient encore dans l’extrême pauvreté, 1,12 milliard résidaient dans des bidonvilles, et des milliards restaient privés d’accès à l’eau potable. Le poids de la dette pour les pays à revenu faible ou intermédiaire a atteint 1 400 milliards de dollars en 2023, un niveau sans précédent.

Face à ces défis, António Guterres appelle à des transformations structurelles dans six secteurs clés : les systèmes alimentaires, l’énergie, le numérique, l’éducation, l’emploi et le climat. « Les progrès dans un domaine peuvent en accélérer d’autres », a-t-il insisté. Mais pour cela, un financement massif est indispensable.

À cet égard, il a salué l’adoption récente de l’Engagement de Séville, qui prévoit une réforme de l’architecture financière mondiale, des allègements de dette et un triplement de la capacité de prêt des banques multilatérales.

Le rapport pointe également l’impact des conflits armés sur les ODD. António Guterres a renouvelé ses appels à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, à une paix durable en Ukraine et au Soudan, et au renforcement de la trêve entre Israël et l’Iran. « Le développement durable passe nécessairement par une paix durable, de la RDC au Sahel, de la Somalie à la Birmanie », a-t-il martelé.

Le forum, qui se tient du 14 au 23 juillet, met l’accent cette année sur cinq objectifs prioritaires : la santé, l’égalité entre les sexes, le travail décent, la protection des océans et les partenariats mondiaux. Trente-sept pays, dont la Guinée, y présentent leurs examens nationaux volontaires, permettant de faire le point sur les avancées et les lacunes nationales.

« Nous ne sommes pas ici pour constater un échec, mais pour raviver notre engagement collectif », a affirmé Lok Bahadur Thapa, vice-président du Conseil économique et social de l’ONU.

Malgré les retards, l’ONU veut croire qu’il n’est pas trop tard. « Les Objectifs de développement durable restent à portée de main – mais seulement si nous agissons maintenant, avec urgence, unité et détermination », a conclu António Guterres.

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