C’est parti pour les réquisitions et plaidoiries dans l’affaire Sadiba Koulibaly contre l’État guinéen au tribunal militaire permanent de Conakry. Après la phase interrogatoire hier jeudi, place maintenant aux plaidoiries et réquisitions. L’ex Chef d’état-major général des armées et les 6 autres prévenus sont arrivés au tribunal à 11h 27 minutes escortés par les agents de la gendarmerie. Ils sont poursuivis pour « désertion à l’étranger détention illégale d’armes ».
Ce vendredi, 14 juin 2024 l’audience a repris à 12h 30 minutes. Le président du tribunal Abdourahmane Diallo, après avoir siégé, a tout d’abord donné la parole à la partie civile pour ses plaidoiries.
C’est Me Sâa Dissi Millimouno, agent judiciaire de l’État qui a pris la parole. Il a d’abord relaté les faits d’infraction avant de solliciter au tribunal de condamner les prévenus au paiement d’un franc symbolique à l’État guinéen. « Monsieur le Président, les prévenus qui comparaissent devant vous, les infractions portées contre eux sont établis. En ce qui concerne les détentions d’armes, le général s’est heurté aux dispositions de l’article 848 du code pénal. Après sa nomination au poste d’ambassadeur à Cuba, il pouvait rendre l’arme à l’école de Manéyah où il a été doté de l’arme avant de partir. (…). En tant que partie civile, nous demandons réparation. Ce n’est pas une partie civile qui cherche à s’enrichir. Nous demandons humblement sur la base de l’article 535 du code de procédure pénale de bien vouloir recevoir notre demande et déclarer cette constitution bien fondée au paiement du franc symbolique à l’État guinéen », a-t-il plaidé.
Il sera appuyé par son confrère Me. Pépé Antoine Lamah, agent judiciaire de l’État. « En ce qui concerne les faits de désertion à son poste à l’étranger, le général a lui-même reconnu qu’il est venu en Guinée sans autorisation de son hiérarchie. Il a juste informé mais il n’a pas eu d’autorisation. De ce point de vu, l’infraction est suffisamment consommée. Nous plaidons à ce que les prévenus soient condamné conformément aux réparations sollicitées par mon confrère », a-t-il plaidé.
À son tour de prendre la parole, le Ministère public représenté par le Procureur Militaire, Colonel Aly Camara a requis 5 ans de prison contre les 6 autres prévenus à savoir : l’Adjudant Naby Bangoura, le Caporal-Chef Aboubacar Diallo, le Caporal Mohamed Coumbassa, le Caporal-Chef Abou Koulibaly, le Caporal-chef Souleymane Keita et le Caporal n’Ganif Kourouma pour détention illégale d’armes de guerre. En ce qui concerne le Général Sadiba Koulibaly, il a requis 10 ans de prison.
« Qu’il vous plaise Monsieur le Président de retenir les prévenus dans les liens de culpabilité de détention illégale d’armes de guerre. De même, de retenir le général Sadiba Koulibaly dans les liens de la culpabilité de désertion. Pour la répression, vous condamnerez les prévenus l’Adjudant Naby Bangoura, Caporal-Chef Aboubacar Diallo, Caporal Mohamed Coumbassa, Caporal-Chef Abou Koulibaly, Caporal-chef Souleymane Keita et Caporal n’Ganif Kourouma à 5 ans de prison. Le Général de brigade Sadiba à 10 ans de prison . Le tout en application des dispositions des articles 23; 24 ; 200; 201 du code de justice militaire et 848 du code pénale », a-t-il requis.
Pour l’heure (14h 31mn), la parole est à la défense. Elle s’oppose à la réquisition du procureur. « Monsieur le Président, faites l’application de l’absence des preuves tangibles contre notre client, Monsieur Sadiba. Faites application de l’article 497. Je sais que vous n’allez pas suivre le ministère public. Il est lamentablement passé à côté. Ce dossier est vide. Ils ont tout fait pour que cette affaire soit transformée en fait criminel. C’est grâce au courage du juge instructeur qu’on resté au niveau correctionnel », a plaidé Me Lancinet Diabaté, un des avocats du Général Sadiba Koulibaly.