Il y a dix mille façons de faire comme Cassandre qui avait pour mentor Alexandre le Grand dont il épousa la sœur et massacra toute la famille à la mort de celui-ci. L’histoire servirait à quoi, si l’on ne s’en souvienne pour faire les rapprochements de ses répétitions et bégaiements? (crédit-photo: Newday)
Robert Mugabe serait immortel au Zimbabwe, si les ambitions démesurées et les manipulations maladroites de Grace n’avaient pas pris le dessus sur lui pour des dérives qui ont causé leur perte, comme Cléopâtre et César.
Pour atteindre la tête du parti de Mugabe, il fallait obtenir la hure de Mnangagwa, Grace l’avait eue sans la fait tomber, c’est lui qui a eu celle de Mugabe sans la faire tomber. Mugabe reste un boulet. Au sein de la ZANU-PF, l’insénescence populaire du camarade Bob reste presque intacte chez ses inconditionnels, en dépit des abus de sa femme.
Dans ces conditions, le dépôt de Mugabe par l’armée n’avait pas eu l’unanimité au sein de la ZANU-PF. Pour éviter les clivages et branlements de son pouvoir, il lui fallait ôter ce caillou de ses bottes. Pour une légitimité, Mnagagwa a organisé les élections générales. Il sait que l’opposition n’est majoritaire que dans quelques grandes villes, la rase campagne restait encore fidèle au parti, dont beaucoup de fidèles étaient redevable à Mugabe. Comment faire pour le discréditer?
Il sait que Mugabe est rancunier et tenace comme un gamin, en lui donnant l’occasion de s’exprimer librement devant micros et caméras du monde, il ne manquerait pas, à l’intention de ses fidèles, de se défouler sur son parti, qui a demandé son départ. Comme prévu, le camarade Bob mordit à l‘hameçon pour soutenir le MDC de Chimesa considéré depuis toujours comme parti des Blancs.
En reniant son parti publiquement pour basculer dans le camp adverse, le doute est créé dans les esprits de ses fidèles pour apporter de l’eau au moulin de Mnangagwa, qui n’a plus trop de difficulté pour convaincre les militants encore nostalgiques que le temps du vieux et révolu, le changement doit s’opérer.
L’élection du 31 juillet dernier lui donne une certaine légitimité politique et populaire pour exacerber les sentiments nationalistes pour une réorganisation du parti. Il a désormais tous les arguments de garder Mugabe à l’ombre et ne plus lui permettra de paraître et parader devant les médias jusqu’à… Autant parler d’un enterrement politique du camarade Bob. On sent que c’est un homme de poigne qui a des ambitions. Doit-on s’attendre à des audits du couple Mugabe ?