Les 4 et 5 octobre 2024, la France a accueilli pour la première fois depuis 33 ans le XIXe Sommet de la Francophonie. Cet événement de grande envergure a réuni une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement, ainsi que des centaines d’acteurs publics et privés et représentants de la société civile, provenant des quatre coins du monde. Au cœur des discussions, plusieurs décisions importantes ont été prises, notamment en faveur de l’éducation des jeunes dans les pays membres de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
Création du Collège international de Villers-Cotterêts
L’une des annonces majeures de ce sommet est la création du « Collège international de Villers-Cotterêts », qui ouvrira ses portes en 2025. Situé dans la Cité internationale de la langue française, ce nouveau collège ambitionne de devenir un laboratoire d’excellence pour l’éducation francophone. Il aura pour mission de former des enseignants et des cadres éducatifs francophones, tout en proposant des résidences de recherche-action pour des chercheurs, experts et doctorants en didactique. Ce centre servira également de lieu de formation continue pour les traducteurs et interprètes, renforçant ainsi la qualité de l’éducation en français à travers le monde.
Programme international mobilité employabilité francophone (PIMEF)
Un autre projet phare dévoilé lors du sommet est le « Programme international mobilité employabilité francophone » (PIMEF), destiné à la jeunesse. Grâce à la mise en réseau des 1 100 universités et centres de recherche membres de l’Agence universitaire de la Francophonie dans 120 pays, de nombreux jeunes francophones pourront bénéficier de programmes de mobilité axés sur la professionnalisation et l’employabilité.
Le programme « Volontaires Unis pour la Francophonie », porté par France Volontaires, a également été lancé. Il permettra à 100 jeunes volontaires issus des États membres de l’OIF de participer à des missions de plusieurs mois dans d’autres pays francophones. Ces missions seront effectuées auprès d’organisations de la société civile, de collectivités territoriales et d’organismes publics impliqués dans la coopération éducative, l’entrepreneuriat social et les valeurs de la Francophonie.
Facilitation des visas pour les diplômés de niveau M2
Selon l’OIF, la France s’est engagée à faciliter l’octroi de visas pour les titulaires d’un diplôme français de niveau Master 2 (M2). Cette mesure vise à permettre une circulation plus fluide des alumni provenant de l’espace francophone et diplômés des établissements d’excellence en France. Une procédure en ligne sera mise en place pour simplifier et sécuriser les demandes de visa, en authentifiant la qualité d’alumni avant le dépôt de la demande. Cette initiative renforce les liens entre les pays francophones et favorise un espace d’échanges et de prospérité.
Lutte contre la désinformation
Enfin, le réseau francophone Théophraste, regroupant une vingtaine de centres de formation en journalisme, s’est engagé dans la lutte contre la désinformation. En associant ses experts du Nord et du Sud de la Francophonie, il développera un document de référence destiné aux écoles et institutions de formation en journalisme. Ce document, qui sera diffusé gratuitement sous forme numérique et imprimée, vise à développer les compétences de déconstruction critique des médias. Il inclura des exercices pratiques pour outiller les écoles de journalisme et contribuer à la formation des adultes en éducation aux médias et à l’information (EMI), notamment à l’ère de l’intelligence artificielle générative.
Le XIXe Sommet de la Francophonie marque ainsi une étape significative dans la promotion de l’éducation et de la mobilité des jeunes francophones, tout en renforçant les liens de coopération et les valeurs partagées au sein de l’espace francophone.