Le 15 août dernier, les services spéciaux ont présenté à la presse trois individus soupçonnés d’être impliqués dans des vols de téléphones à bord des transports commun à Conakry. Ce mardi 3 octobre 2023, deux d’entre eux ont comparu devant le tribunal de première instance de Dixinn. Il leur est aussi reproché d’avoir dans les mêmes circonstances, détenus et consommés des substances psychotropes.
À la barre, Kaba CONDÉ, le premier à comparaître, a plaidé non coupable. Cet homme marié et père de trois enfants dit ne pas comprendre pourquoi il a été interpellé par les agents des services spéciaux. « C’était un jeudi, après la prière de 14heures. Je quittais La Ville pour Foulamadina. Un chauffeur est venu garer devant moi et je suis montée. A quelques mètres, deux filles ont fait arrêter le véhicule et sont montées à bord. Par la suite, une moto est venue garer devant nous ; ils nous ont embarqué et nous ont envoyé aux Services spéciaux. Là-bas, ils nous ont fouillé et ont pris mes deux téléphones. Le chauffeur, quand on l’a fouillé, on a retrouvé un sac à dos rempli de téléphone avec lui. Ils m’ont intimé de déclarer devant la presse que je reconnais les faits », a expliqué le prévenu.
En revanche, son co-prévenus explications Aboubacar Camara, lui, a reconnu les faits. Il a même chargé Kaba Condé, l’accusant d’être celui qui l’a introduit dans ce problème. « C’est Kaba Condé qui m’a appelé à ma sortie de prison pour injure publique pour venir travailler avec lui. Je lui ai dit que moi j’ai passé beaucoup de temps en prison et que je ne veux plus voler. Il m’a proposé 500 mille. J’ai refusé sa proposition et je suis parti. Mais comme je n’avais rien, je suis revenu et j’ai accepté les 500 mille. Le véhicule lui appartient, moi je faisais le chauffeur. C’est moi qui disais aux passagers de bien fermer la portière et on en profitait pour leur voler des objets. Quand on vole, c’est lui qui garde le téléphone et va les revendre. Il m’a donné 500 mille à deux reprises. Mais, à chaque fois, il les prenait dans de l’argent soustrait dans le sac des passagers. Il ne m’a jamais donné de l’argent issu de la vente des téléphones « , a expliqué le prévenu.
Le ministère public représenté par le substitut du procureur Amara Camara a rappelé que Kaba Condé avait reconnu les faits. Il a alors demandé une confrontation entre le prévenu et une des victimes. Durant cette confrontation, la victime Fatoumata Touré a déclaré : « le chauffeur m’a demandé si je pars à Gbessia. Je lui ai répondu oui. Dès que je suis montée à bord du véhicule, le nommé Kaba m’a adressé la parole. Il m’a parlé dans toutes les langues (guinéenne), mais je ne lui répondais pas. Il m’a alors parlé en Soussou. J’ai répliqué en lui demandant s’il était forcé de converser avec lui. Au même moment, le chauffeur m’a demandé de bien arranger le caoutchouc sur la porte. Au moment où j’essayais de la faire, Kaba m’a dit de bien arranger mon téléphone dans mon sac afin de bien fermer la portière. Le chauffeur a garé pour venir m’aider. Pendant que j’étais concentrée sur l’action, ils en ont profité pour prendre mon téléphone ».
Malgré cette confrontation, le prévenu Kaba est resté droit dans ses bottes. Or, une autre victime a déclaré à la barre qu’elle a été victime des deux hommes à trois reprises. L’affaire a été renvoyée au 05 octobre pour la comparution des autres victimes.