Au sortir de la 23ème session du dialogue politique dont il assure la présidence, le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, le général Bouréma Condé a été, après le briefing habituel sur les travaux de la journée, interpellé par la presse ce lundi 7 mai par rapport aux violents affrontements enregistrés le week-end dernier entre Guinéens et Maliens à Kourémalé, une localité frontalière entre la Guinée et le Mali, a-t-on constaté sur place. Lisez plutôt son explication :
«Un grave incident s’est passé à Kourémalé hier (dimanche 6 mai, NDLR) aux environs de 9 heures du matin. Pour ceux qui ne sont pas venus dans cette localité, il n’y a même pas dix centimètres entre les deux Kourémalé. Entre Kourémalé guinéen et Kourémalé malien, il n’y a qu’une file qui les sépare. Deux personnes, l’une sur le territoire malien, l’autre sur territoire guinéen, peuvent se serrer la main. Les pieds peuvent mêmes se toucher. Mais, il y a quand même une limite entre les deux pays.
Hier, c’est un couple de jeunes mariés maliens qui s’est fait accompagner par près de 300 personnes. Dans cette ivresse du cortège des mariés qui, non seulement le Mali ne suffisait plus, mais il faut venir se promener sur le territoire guinéen. On ne franchit pas une barrière comme de la sorte. Ils ont exigé que les gendarmes guinéens lèvent la barrière et qu’ils puissent y entrer et aller faire le tour du côté guinéen.
Ce qui n’est pas normal, quand vous voulez franchir une frontière. C’est pareil dans tous les pays, il y a quand même de petites règles qu’il faut respecter. Il faut faire pattes blanches quand on veut franchir une frontière avec tout ce que nous connaissons actuellement dans la sous-région où les gens peuvent utiliser tous les subterfuges pour commettre ce qu’ils veulent commettre. Je ne les accuse pas d’avoir voulu commettre quelque chose mais, en la matière, la prudence doit être de mise.
Quand les gendarmes guinéens ont refusé de lever la barrière, les trois cent personnes et plus se sont mises à ramasser les cailloux pour lapider le côté guinéen et à caillasser des véhicules. Toute suite, les gendarmes maliens de l’autre côté, se sont mis à tirer en l’air. Nous avons eu la sagesse d’instruire à nos force de défense et de sécurité de ne pas donner un seul coup de feu.
J’ai appelé le ministre des Affaires Etrangères (AE) du Mali qui fut mon homologue lorsqu’il était au département de l’Administration du Territoire, Hubert Tiéman Coulibaly. J’avoue que sa réponse m’a consolé, il m’a dit mon frère, nous sommes informés de la situation, c’est une bavure et nous avons pris des dispositions pour que cela ne se respecte plus. M. Coulibaly m’a dit que ses forces spéciales sont en route pour les interpellations. A mon tour, j’ai rendu compte à qui le droit (…). J’ai eu tard la nuit un compte rendu faisant un bilan mais plutôt médical qui disait qu’il y a eu une cinquantaine de blessés»