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Violences à N‘zérékoré : Des ressortissants de la Forêt chargent Damaro Camara

La ville de N’zérékoré, située au Sud du pays, a enregistré de graves violences les 22 et 23 mars 2020 en marge des élections législatives et référendaire. Dans une déclaration rendue publique vendredi à la Maison de Presse, le Conseil supérieur de la diaspora forestière (CSDF) parle d’une soixantaine de morts lors de ces violences. Cette structure accuse le pouvoir d’avoir orchestré ces violences pour dont le but serait de détourner l’attention de la communauté internationale sur le double scrutin du dimanche.

« Selon les nouvelles en provenance du terrain, il y aurait déjà eu une soixantaine de personnes tuées, une centaine de blessés à des degrés divers et des édifices privés et lieux de culte (églises et mosquées) détruits et/ou incendiés », a déclaré le Dr Antoine Akoï Sovogui, président du CSDF, avant d’ajouter que dire que c’est un conflit entre Kpèlès et Koniankés est un prétexte pour cacher les réelles motivations du pouvoir : « Apparemment on veut nous faire croire que ce conflit opposerait les communautés Kpèlès et Koniankés, du moins ce que certains laissent entendre. De sources concordantes rapportent que le régime guinéen serait la racine de ces troubles, son objectif serait la création d’un foyer de tension afin de détourner l’attention internationale du double scrutin tenu récemment. »

Plus loin, le Dr Antoine Akoï Sovogui cite cinq faits pour appuyer ses hypothèses. Il s’agit notamment de l’arrivée du député Amadou Damaro Camara à N’Zérékoré juste avant les violences, la présence des chasseurs traditionnels « Donzos » dans la ville qui s’étaient érigés en gardiens des bureaux de vote, le déploiement de plusieurs bérets rouges à N’Zérékoré en provenance de Kindia, la non-intervention des forces de l’ordre pour « juguler les affrontements meurtriers entre les belligérants » et le silence radio du président Alpha Condé sur ces violences.

Le Dr Antoine rappelle des propos de Damaro Camara, affirmant qu’on n’apprend pas la guerre au Konia : « Pour rappel, depuis quelques mois, une vidéo dans laquelle Damaro harangue une foule hystérique de Koniankés circule sur les réseaux sociaux. Dans cet instrument médiatique, Damaro, dans un discours de style hitlérien, évoque la prouesse guerrière des Koniankés, tout le long de l’histoire de la sous-région.  Par ces assertions incendiaires, il incite tacitement le peuple du Konia à aller en guerre contre d’autres Guinéens et particulièrement ceux de la région forestière. »

A noter que Damaro, natif de N’Zérékoré  est l’un des porte flingues du régime. Il s’est illustré par des discours clivants, qui ne sont pas de nature à apaiser l’atmosphère sociopolitique.

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