Plus de 72 heures après les violences communautaires à Batè Nafadji (Salimoussaya et Madina), le district de Madina ressemble à un village fantôme déserté par la quasi-totalité de ses habitants. En tout cas à notre passage le mardi 22 mai, hormis trois vieilles personnes (deux vieux et une vieille), et les animaux domestiques, aucun être autre humain n’y était visible dans le village.
De l’école primaire en passant par la mosquée et les maisons d’habitations en majorité des cases, toutes étaient fermées. Et selon les témoignages, tous les habitants ont déserté le village et auraient trouvé refuge en brousse.
Selon Mamadi Keita, une des trois personnes trouvées dans sa concession, c’est la peur d’être arrêtés et emprisonnés par les agents des services de sécurité venus de Kankan, qui aurait amené la population à déserter le village. « Comme vous le constatez, pratiquement toute la population a fui le village à cause de la peur des arrestations », a affirmé le vieil homme.
Avec le mois de carême en cours, la situation se complique au fur et à mesure que cette débandade collective se prolonge. « Depuis 3 jours maintenant, les marmites ne bouillent pas dans le village. Nous qui sommes là, ne vivons que de mangues et de l’eau », s’est lamenté M. Keita.
Déjà, selon des sources sécuritaires, 24 personnes seraient arrêtées. Même si des éléments des services de sécurité se sont positionnés entre les deux districts en conflit, c’est une atmosphère de peur qui règne à Madina.
Ce qui aurait conduit plusieurs centaine ou même un millier de personnes dont des femmes et des enfants à se réfugier en brousse.