Le silence observé dans le pays, depuis l’annonce du Ramadan, prévaut toujours pour cette opposition républicaine qui semblerait profiter de la pause, pour reprendre du souffle. Les marches et les ‘’villes mortes’’ n’ayant pu suffire à faire bouger les lignes.
Du côté de la mouvance présidentielle, c’est aussi le repos, comme pour dire que seule la sérénité profite à tous. Cependant, la question politique reste toujours d’actualité, même si elle est dominée par le passage du Premier ministre Kassory devant les élus du peuple où il aura déploré les violences et les victimes des manifestations de rue. S’étant abstenu, peut-être, d’annoncer des mesures préventives pour dissuader d’éventuels manifestants, le locataire de la Primature demandera, plutôt, une minute de silence à la mémoire de toutes les victimes.
Toutefois, il ne manquera pas d’affirmer qu’aucun crime ne restera impuni. Il restera à savoir de quels crimes s’agit-il, tant de nombreux cas sont pendants devant la justice qui, jusqu’à ce jour, ne semble pas avoir fini de fermer les enquêtes ouvertes.
L’opposition républicaine, quant à elle, semble avoir, enfin, mesuré le prix de la paix, puisque depuis un certain temps, elle observe une certaine retenue qui frise la sagesse. Il faut dire que si la nomination de Kassory Fofona annonce de nouvelles perspectives, en termes de compromis favorable au dialogue politique, il ya que la phobie d’une éventuelle révision constitutionnelle, en faveur d’un hypothétique troisième mandat pour le président Condé, constitue une sérieuse préoccupation muette pour cette opposition républicaine qui ne sait plus a quelles autres stratégies recourir, pour dissiper les nuages qui s’amoncellent, déjà, à l’horizon 2020.
Pour l’instant, les ambitions sont contenues et les divergences se manifestent autour des sujets, non moins importants, comme le respect des accords signés et l’installation des élus communaux. Face à une mouvance présidentielle confortée, par la présence aux côtés du chef de l’Etat de Sidya Touré, le Haut représentant du Chef de l’Etat, de Kassory Fofana, le nouveau Premier ministre et de deux autres transfuges de l’opposition républicaine, recasés au gouvernement, l’on pourrait dire que le pouvoir Condé est suffisamment raffermi dans sa posture.
Faudrait-il dire, néanmoins, que la question politique reste autant une préoccupation qu’un sujet redouté. L’opposition politique républicaine, démembrée et presque déstabilisée à la base, du fait du découragement qui aura fini par gagner nombreux de ses militants dont certains qui ne sont plus motivés que par le sentiment grégaire d’adhérer à une cause à laquelle ils ne croient plus, tombent dans l’indécision. Surtout que personne ne saurait prédire de quoi demain sera fait, en attendant que l’horizon 2020 ne soit à portée de vue.