Des scénarii d’aménagement et d’élaboration du plan conceptuel du schéma directeur du grand Conakry ont été présentés ce mercredi 8 décembre. Cette présentation s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre concertée du projet Sanita Villes durables initié par le gouvernement guinéen à travers le ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire sur financement de l’Union Européenne (EU) et exécuté par le programme des Nations Unies pour les Établissements Humains (ONU-Habitat) en partenariat avec la Direction nationale de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme (DATU).
Dans son allocution de bienvenue, Mme Gwendoline Mennetrier, conseillère technique principale du projet SANITA Villes Durables et également représentante de l’ONU-Habitat en Guinée a affirmé que l’élaboration du schéma directeur du grand Conakry est un maillon important du renforcement de la gouvernance urbaine, de la dynamisation d’une planification stratégique et inclusive en lien avec la vision 2040.
D’après elle, le schéma directeur du grand Conakry sera une fondation et une orientation essentielle pour gérer les territoires concernés, anticiper la croissance urbaine, réduire les déséquilibres et les inégalités, accentuer et partager la prospérité, protéger l’environnement et également guider les investissements pour mieux servir les résidents et les usagers.
« Le schéma directeur doit refléter le contrat social du territoire qui nous préoccupe mais aussi, il ne devrait pas faire l’objet de changement ou de modification trop brusque à chaque changement politique ou à chaque changement de gouvernement », a-t-elle conseillé.
Dans la même logique, elle a indiqué que le schéma directeur ne pourra atteindre ses potentialités que s’il est soutenu par de l’investissement public et des projets d’investissement réalistes.
« L’engagement des investisseurs privés, la compréhension et le respect du schéma par des résidents et promoteurs sont des facteurs de réussite à ne pas minimiser. Une bonne planification urbaine peut entraîner une véritable transformation urbaine (…) », a-t-elle laissé entendre.
Prenant la parole, M Michael Kielar, chargé de programmes de la délégation de l’Union Européenne en Guinée a rappelé que le projet Sanita villes durables exécuté par ONU Habitat a été conçu pour renforcer la gouvernance urbaine au niveau national et local. « L’UE est en train d’élaborer une nouvelle stratégie et une nouvelle phase de planification pour les procains 7 ans. L’assainissement urbain reste une de nos priorités dans la coopération entre la République de Guinée et l’UE », a-t-il fait savoir.
Dans son discours de lancement des travaux, le secrétaire général du ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire, Aboubacar Kourouma a rappelé que le partenariat fécond entre ONU Habitat et son département initié depuis 2012 touche de nombreux domaines devant leur permettre et à toutes les parties prenantes dans un esprit collégial et inclusif de mieux élaborer la planification urbaine stratégique et la coordination au niveau central et déconcentré avec les communautés.
Poursuivant, M Kourouma a fait comprendre qu’après le schéma directeur d’urbanisation de 1962 de la ville de Conakry, ce n’est qu’à partir de 1988 que 15 villes de la Guinée y compris celle Conakry ont été dotées de schéma ou de plan d’urbanisme.
« Une partie de ces villes ont fait l’objet dans les années 90 d’audit urbain, organisationnel et financier au nombre desquelles Conakry et la capitale des régions administratives », a-t-il souligné avant d’ajouter que ces outils sont caducs et doivent être revus ou mis à jour.
« L’évolution de la mise en œuvre du plan de développement urbain de Conakry de 1989 conduite dans le cadre du projet Sanita villes durables a permis de sortir les forces et les faiblesses de ces outils. Le schéma directeur d’urbanisation du grand Conakry devra donc constituer un cadre de référence pour des politiques sectorielles efficaces mais aussi, généreuses et assez réalistes concernant les questions d’organisation de l’espace, de l’urbanisme et de l’habitat », a-t-il expliqué.