Après l’expiration du délai d’un mois imparti à l’ancien président Alpha Condé pour se rendre à Abu-Dhabi, capitale des Émirats arabes unis, pour des raisons de santé, bien des gens sont réduits aujourd’hui à des conjectures sur son éventuel retour. Va-t-il revenir ou pas ? La question mérite tout son pesant. Quand on sait que le passif de son régime semble assez lourd, pour être passé par pertes et profits.
C’est au prix de moult tractations que l’ancien président Alpha Condé avait pu finalement quitter Conakry, le 17 janvier dernier, pour Abu-Dhabi, dans les Émirats arabes unis. Pour justifier cette autorisation de sortie du territoire accordée au président déchu, la junte avait brandi des raisons humanitaires. Histoire de calmer la polémique que ce geste avait suscité dans la cité. Surtout que la question relative au sort de l’ancien locataire du palais Sékhoutouréya continue de diviser l’opinion, sur fond de passion.
Les victimes de son régime craignant que l’ancien président ne profite de cette sortie pour se faire la belle. Ce qui risquerait d’hypothéquer toute chance de voir Alpha Condé répondre de ses actes devant les juridictions compétentes du pays.
C’est l’exact contraire que pensent les militants et sympathisants du président déchu, avec en première ligne son parti, le RPG arc-en-ciel. Qui eux, continuent de flatter l’égo de leur « champion ». Qui aura été à leurs yeux, le modèle du bon dirigeant. Bien que les différents dossiers de corruption, qui sont en train d’être mis sur la place publique par les nouvelles autorités judiciaires, impliquant son entourage proche, trahissent cette gestion au cordeau, dont se prévalent les inconditionnels de son système.
Nous n’occulterons pas non plus le nombre de personnes ayant perdu la vie sous son règne. Les chiffres sont assez éloquents, pour démontrer de la cruauté du régime. Puisqu’ils oscillent entre 100 et 200 morts. Voire plus. Il faudra donc que justice se fasse un jour où l’autre. D’où cette question pressante de savoir si Alpha Condé est apte à retourner au bercail, après un mois de soins « intensifs » ? Comme convenu avec le CNRD, qui avait pris le soin de dépêcher 2 « baby-sitters », du même gabarit que les lieutenants du prince Malco Linge, dans SAS. Pour assurer sa sécurité.
Il conviendrait de noter que ce voyage d’Alpha a été facilité par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui avait fait de sa libération, une question préjudicielle.
Des sources diplomatiques indiquent que c’est l’organisation sous régionale, qui se serait portée garante, afin d’empêcher toute velléité de fuite.
La durée de ce séjour hors du pays, autorisé officiellement pour des raisons médicales, comme indiqué dans un communiqué publié à cet effet par les autorités de la transition, expire ce 17 janvier.
Alpha est donc attendu au bercail, où il pourrait bénéficier de toutes les faveurs dignes de son rang d’ancien président. Sauf avis contraire de ses médecins, qui pourraient alors prolonger ce délai.