La récente sortie de Mamadou Cellou Dalein Diallo a quasiment mis un terme à la lune de miel entre l’Union des forces démocratiques de guinée (Ufdg) et le Rassemblement du peuple de guinée (Rpg). Les deux partis de masse du landerneau, qui s’étaient juré « amour et fidélité » dans un mariage de raison, afin de tenir la dragée haute à la junte, ont dû finalement revenir à la dure réalité. Si l’on en croit du moins aux propos de Dalein, qui dans un entretien accordé à nos confrères de la Deutsche Welle, a battu en brèche la prétendue alliance entre son parti et celui de son ancien challenger Alpha Condé.
Le président de l’Ufdg n’aura fait que lever l’équivoque qui planait sur ce rapprochement à l’eau de rose. Le fait que les deux partis soient membres de l’aile frondeuse des forces vives contre la gestion de la transition, n’avait que contribué davantage à entretenir cette légende.
Au grand dam de certains militants des deux partis, qui s’étaient foncièrement offusqués de ce qu’on avait d’ailleurs qualifié de mariage entre la carpe et le lapin.
Même si les détracteurs de la classe politique guinéenne n’ont pas été surpris par la composition de ces forces vives. A l’image d’une auberge espagnole. Avec des acteurs politiques adeptes de la pensée du florentin Machiavel. Pour qui « la fin justifie les moyens ».
Sinon comment comprendre que l’Ufdg qui a souffert le martyr sous Alpha Condé, puisse passer par pertes et profits toutes les misères subies, pour s’allier à son « bourreau » d’hier, juste pour chasser la junte du pouvoir. Une démarche que certains militants trouvaient tout de même hallucinante.
L’indignation n’était pas que du côté de l’Ufdg. Au Rpg aussi, des aficionados du président déchu étaient hostiles à toute alliance entre leur parti et l’Ufdg ainsi que le Fndc. Deux entités qu’ils accusent d’avoir précipité l’éviction de leur « champion ».
Tout ça mis bout à bout prouve que cette relation toxique ne pouvait prospérer dans la durée.
Et Cellou était tenu de justifier sa position sur ses rapports avec l’ancien président. Dont le combat ne vise qu’à récupérer son pouvoir. Alors que lui se bat pour occuper le fauteuil présidentiel.
Le leader de l’Ufdg a dû certainement peser le pour et le contre d’une telle liaison. Et en venir à la conclusion que c’est son parti qui allait être le dindon de la farce, dans cette alliance de circonstance.
C’est ainsi qu’il a affirmé haut et fort que le Rpg reste et demeure leur principal adversaire dans le jeu politique guinéen. Et ce jusqu’à preuve du contraire. Que cela soit donc su, entre l’Ufdg et le Rpg, les comptes sont loin d’être soldés. C’est chacun dans son chacun.