L’étau commence à se refermer sur Yahya Jammeh. Les migrants des pays de la sous-région disparus en 2005 se rappellent à ses vieux souvenirs. Tous les pays ne se sont pas encore mobilisés, cela ne tardera pas. Le Ghana est déjà débout, poussé par l’association des victimes de cette disparition collective menée par un rescapé et témoin oculaire dont le récit de la tuerie ne peut laisser personne indifférent.
En plus des plaintes dans tous les domaines des Gambiens pour crimes de sang, crimes économiques, si on ajoute l’effet d’entrainement des autres pays, dont les ressortissants ont connu le même sort que les Ghanéens, l’extradition de leur ex-président en exile en Guinée-équatoriale est plus que jamais sur la table.
La grande énigme est de savoir si quelques-uns de ces pays n’avaient pas mis une caution sur celle de la Guinée pour décider le président gambien de s’en aller.
La météo n’est pas bonne sur l’UA et sur la CEDEAO. Alpha Condé, président de l’UA, avait obtenu in extremis l’abdication de Yahya. Qu’avait-il dans la balance pour convaincre Yahya d’accepter de ne pas tenir tête à la CEDEAO, qui avait déployé une armée pour le contraindre à quitter le pouvoir ? Ce deal tient-il toujours ? Comment désamorcer cette bombe, surtout que tant que Yahya Jammeh est en Guinée-équatoriale, Adama Barrow n’est pas tranquille. On pourrait voir l’ombre du Sénégal derrière ceux qui demandent que justice soit faite comme avec Hissen Habré.
Cette affaire risque d’empoisonner les relations au sein de la CEDEAO, même de l’UA.