Le tronçon Labé-Mali, distant de 125 kilomètres, est un véritable calvaire pour ses usagers. Pourtant, les études pour sa réalisation ont été faites et financées, il y a des années de cela, par la Banque islamique de développement (BID). Invité récemment par Guineenews© à commenter l’actualité liée à la Covid-19 et aux activités de son Département, le ministre des Travaux Publics, Moustapha Naité, a donné plus de détails et a apporté des précisions sur le retard de l’exécution des travaux.
« Les études existent mais il faudra les réactualiser. Nos dernières discussions pour les projets à prendre en compte à l’avenir, le tronçon Labé – Mali y figure où la Banque Islamique s’est prononcée sur une enveloppe de 50 millions de dollars. La route va coûter plus que cela. On est obligés de voir aussi avec d’autres bailleurs pour pouvoir compléter le montant pour le financement de ce tronçon. Il y a une volonté politique », a indiqué le ministre Naité.
Pour la route Labé-Mali, « le financement peut aller jusqu’à 150 millions de dollars (soit 1 500 milliards GNF). C’est plus que le budget de notre Département. »
Mais, explique-t-il, « les routes coûtent très cher. Or, les recettes du pays ne dépassent pas un milliard quatre cent millions de dollars. Et vous avez à côté des dépenses qui coûtent 1 milliard 8 cents millions par an. ».
À lire aussi
En guise d’exemple, le ministre des Travaux publics, dira : « La route Coyah, Kindia, Mamou et Dabola coûte à elle-seule 357 millions d’euros. Si vous ponctionner cela sur le budget de l’année [de l’Etat guinéen], on ne pourra rien faire pour les autres secteurs de l’économie nationale parce que ce n’est pas possible. C’est pour cela que l’accord-cadre signé en 2017 avec la Chine qui est de 20 milliards de dollars sur les 20 prochaines années va énormément aider notre pays aujourd’hui et demain. Afin que l’on puisse se doter des infrastructures qui peuvent nous permettre d’améliorer nos performances économiques. Parce que ce n’est que de cette façon seulement que l’on peut financer nos routes. On ne peut pas le financer avec le budget national. »
C’est pourquoi « avec nos faibles économies, c’est une vision stratégique à long terme comme l’accord-cadre avec la Chine qui peut aider à réaliser des grandes infrastructures qui pourront améliorer considérablement notre PIB (Produit intérieur brut). »
Faut-il rappeler qu’au temps de Bah Ousmane à la tête du Département des Travaux publics, il y a eu la pose de la première pierre pour le bitumage des voiries urbaines de Mali. Depuis, aucune trace. D’ailleurs, on apprend que même le sac de ciment pris à cet effet, n’a pas été payé.
En Guinée, les efforts ne manquent mais les moyens sont limités. Car, à en croire le ministre Naité, depuis l’arrivée du président Alpha Condé au pouvoir en 2010, plus de 2000 kilomètres de voiries urbaines ont été réalisés.