“Nous sommes victimes d’attaque par les coupeurs de route. Nos passagers sont blessés, nous–mêmes des fois on reçoit des coups. Les femmes sont menacées de viol. (…) Nous demandons à l’Etat de réagir sinon nous allons cesser toutes activités sur ce tronçon. Nous sommes des pères de familles. Nos vies sont aujourd’hui en danger. Cela ne peut pas continuer. Nous payons les taxes et l’Etat est incapable de nous sécuriser nous et nos biens”
La route nationale Kindia – Télimélé est aujourd’hui devenue un lieu de refuge des coupeurs de route. Aujourd’hui, ils règnent à maîtres absolus sur ce tronçon long de quelques dizaines de kilomètres.
Tenez, en l’espace de deux semaines, des hors-la-loi ont perpétrée au moins cinq attaques sur ce tronçon. Une situation qui inquiète les usagers de cette route.
Ce vendredi 30 avril, un véhicule a été attaqué, des passagers blessés et des sommes importantes d’argent emportés par les assaillants. Au regard de cette situation, les chauffeurs de ce tronçon menacent d’arrêter les activités pour non seulement leur propre sécurité mais aussi celle des passagers.
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Yamoussa Camara, chauffeur témoigne : “Vraiment, nous souffrons sur cette ligne. Tous les jours que Dieu fait, nous sommes victimes d’attaque par les coupeurs de route. Nos passagers sont blessés, nous–mêmes des fois on reçoit des coups. Les femmes sont menacées de viol. Le dernier cas, hier (jeudi 29 avril, ndlr) il a fallu l’intervention de l’apprenti qui s’est battu avec ses assaillants pour ne pas qu’on viole sa nièce. Nous demandons à l’Etat de réagir sinon nous allons cesser toutes activités sur ce tronçon. Nous sommes des pères de familles. Nos vies sont aujourd’hui en danger. Cela ne peut pas continuer. Nous payons les taxes et l’Etat est incapable de nous sécuriser nous et nos biens. Aujourd’hui quand tu es sur ce tronçon tu es dans une inquiétude totale parce-que on peut vous attaquer d’un moment à l’autre », dit-il.
Ils sont très nombreux ces chauffeurs qui ont été la cible des coupeurs de route sur ce tronçon Kindia- Télimélé.
Sidiki Keita en a été aussi victime d’attaque. Il revient sur les circonstances : « Moi j’ai été victime d’attaque, c’est terrible. On a tiré sur mes pneus. Les assaillants ont tout emporté : téléphones, une somme de plus de 3 millions. Et ce qui est grave, les bandits nous ont dit qu’ils vont continuer leur salle besogne jusqu’à la fin du ramadan. Ça veut dire que nos vies sont en danger. Les postes de barrage ne foutent absolument rien. Pour moi, l’attaque dont j’ai été victime n’était pas loin d’un poste de barrage mais ils n’ont pas bougé. Il y a eu des coups de feu mais ils ne sont pas intervenus. L’heure est grave. Il faut qu’on laisse cette ligne. »
Si rien n’est fait par les autorités, les chauffeurs menacent tout simplement de mettre croix sur ce tronçon.