Licencié après 16 ans de travail au sein de la même société, Alpha Issiaga BAH vient d’obtenir gain de cause devant le tribunal du travail. Après plusieurs mois de procédures, le tribunal présidé par le juge Mohamed Diawara, a statué ce 20 mars 2025 en faveur de M. BAH, condamnant la société à lui verser une somme de 55 116 554 GNF pour rupture abusive de son contrat de travail.
Le jugement rendu ce jour a estimé que la rupture du contrat de travail, intervenue le 2 septembre 2024, était sans cause réelle et sérieuse. M. BAH, ayant passé plus de 16 ans au sein de la société, a été licencié sans justification adéquate, ce qui a motivé sa demande en justice. Selon le tribunal, cette rupture de contrat, par voie de prise d’acte, ne respectait pas les procédures et conditions légales, entraînant des indemnités substantielles en faveur de M. BAH.
Ainsi, le jugement ordonne à G4S Service de Sécurité Guinée SARL de verser à M. Alpha Issiaga BAH la somme totale de 55 116 554 GNF, répartie comme suit :
- Indemnité pour violation de procédure : 6 776 049 GNF
- Indemnité de licenciement injustifié : 13 552 098 GNF
- Indemnité de licenciement : 271 041 GNF
- Indemnité compensatrice de préavis : 2 258 683 GNF
- Indemnité compensatrice de congés payés : 2 258 683 GNF
- Dommages et intérêts : 30 000 000 GNF
De plus, le tribunal a ordonné à la société de délivrer un certificat de travail à M. BAH, ainsi que l’exécution immédiate du jugement, nonobstant appel, et par provision sans exigence de caution. Une astreinte quotidienne de 5 000 000 GNF a également été imposée à G4S Service de Sécurité Guinée SARL en cas de retard dans l’exécution du jugement.
Après la victoire de son procès, Alpha Issiaga BAH a exprimé sa satisfaction et sa reconnaissance envers le système judiciaire guinéen. « On m’a licencié de manière injustifiée et j’en ai beaucoup souffert. Mais aujourd’hui, je suis content. Je constate qu’il y a eu beaucoup de changements en Guinée avec nos juridictions. Ils ont prouvé qu’ils sont là pour aider les citoyens comme nous, qui n’ont rien. Si ça continue ainsi, nous serons à l’aise dans notre pays, car nous souffrons depuis trop longtemps », a déclaré M. BAH, visiblement soulagé par la décision.
Ce jugement marque une étape importante dans la lutte pour les droits des travailleurs en Guinée. Dans un contexte où de nombreuses entreprises sont accusées de maltraiter leurs employés, cette décision du tribunal démontre que la justice sociale peut et doit jouer un rôle crucial dans la protection des droits des travailleurs.