Alpha Nalla Bah, témoin des horreurs du 28 septembre 2009, partage son récit bouleversant des événements tragiques qui ont marqué cette journée funeste. Ce jour-là, Alpha tentait de fuir, mais les semelles de ses chaussures ont été déchirées, laissant ses pieds vulnérables. Les chaussures semblaient bien attachées, mais l’absence de semelles laissait l’intérieur de ses pieds en contact direct avec le sol, explique-t-il devant le tribunal de première criminelle de Dixinn, ce 4 octobre 2023.
Dans la confusion et la terreur, Alpha Nalla se souvient d’un arbre où les gens montaient pour se retrouver de l’autre côté du mur, pour tenter de s’échapper. Selon lui, les militaires les interpellaient, comptant jusqu’à trois. « Si quelqu’un ne descendait pas, la sanction était impitoyable : une balle meurtrière », raconte-t-il. Lorsqu’il a essayé de monter, un militaire a commencé à compter : « un ». Pris par la peur, Alpha Nalla est descendu précipitamment, ce qui a entraîné une fracture de son pied.
Mais la cruauté ne s’est pas arrêtée là. Un autre militaire, poursuit-il, armé d’un morceau de bois, l’a menacé, prêt à le frapper. Suppliant pour sa vie, il a osé demander pardon, ce qui a finalement apaisé son agresseur.
Plus loin, Alpha Nalla Bah a été témoin d’une scène atroce. Des militaires s’en prenaient à une femme qui criait à l’aide. Elle affirmait que d’autres militaires venaient de la laisser. Ce qui signifie qu’elle avait déjà été abusée par des militaires, avant d’être prise cette fois-ci par d’autres.
Répondant à une question d’un avocat des parties civiles, Alpha Nalla Bah accuse le colonel Claude Pivi d’avoir été à la tête des hommes responsables du saccage de la pharmacie de l’hôpital Donka. Dans ce même ordre, il a affirmé que des militaires qui étaient venus à Donka avec le ministre de la Santé, le Colonel Chérif Diaby, insultaient les victimes.
