Ce 16 mai 2023, Ousmane Condé et Thierno Ibrahima Youla ont comparu devant le tribunal criminel de Dixinn pour témoigner des atrocités qu’ils ont endurées lors des événements tragiques du 28 septembre 2009. Les deux hommes ont été victimes de coups et blessures lors de cette journée qui a marqué l’histoire du pays.
Ousmane Condé, un fervent militant du parti RPG depuis 1993, a relaté son expérience au tribunal. Il a déclaré s’être rendu au stade avec plusieurs autres militants du parti ce jour-là. Malheureusement, il a été atteint par une balle à l’épaule lors de ces événements malheureux.
Thierno Ibrahima Youla, quant à lui, a décrit de manière poignante la répression brutale dont les manifestants ont été victimes lors de cette journée sombre. Il a déclaré que lorsqu’ils cherchaient à s’échapper aux violences, certains individus avaient averti de la présence de personnes poignardant les autres parmi les manifestants. Cela a créé un climat de méfiance où les regards étranges étaient évités. Sur la pelouse du stade, ils ont même dû marcher sur des « corps inanimés ».
Dans son récit, Thierno Ibrahima Youla a également mentionné des actes dégradants infligés aux manifestants par les forces de l’ordre. Les gendarmes ont déshabillé hommes et femmes avant de les laisser sortir du stade. Cette victime a déploré avoir vu des scènes de dénudement forcé, où des femmes se retrouvaient partiellement ou totalement nues, exposées à la vue de tous. La cruauté de cette journée aurait été exacerbée par la présence du colonel Claude Pivi, qui aurait été aperçu au stade accompagné de trois pick-up remplis de membres des forces de sécurité portant des bérets rouges ornés de cauris.
Thierno Ibrahima Youla a également partagé sa propre expérience terrifiante lors des tirs. Il a tenté de s’échapper par la grande porte du stade, mais les tirs nourris l’ont empêché de fuir. Il a été violemment frappé par les forces de l’ordre. Blessé à la main et pensant qu’il allait mourir, il a miraculeusement trouvé de l’aide pour escalader un mur et s’est ensuite réfugié dans une gendarmerie où des agents de la Croix-Rouge étaient présents. Ils ont attendu que le nombre de blessés soit suffisamment élevé pour être transportés à l’hôpital de Donka.
Ces témoignages poignants d’Ousmane Condé et Thierno Ibrahima Youla mettent en lumière la violence extrême qui s’est déchaînée lors des événements du 28 septembre 2009 en Guinée. Les victimes, encore marquées par les séquelles physiques et psychologiques de cette journée, cherchent aujourd’hui justice et réparation pour les atrocités subies.
Le tribunal criminel de Dixinn entendra d’autres victimes le 17 mai, mais cela seulement la fin de l’audition de Thierno Ibrahima Youla, qui n’a pas fait avec les avocats de la défense qui vont lui poser des questions de réplique.