La trêve décidée par les Forces vives de Guinée dans leurs manifestations et l’interdiction notifiée à Ibrahima Diallo, responsable des opérations responsables des opérations du FNDC, suscitent le débat dans la cité. Joint au téléphone par Guineenews, Dr Fawa Milimouno a une réaction plutôt mesurée.
Concernant la suspension des manifestations par FVG, si le président du Bloc Libéral estime que «c’est encourageant», ne trouve pas cette décision assez responsable. En tout cas, «je ne voulais pas commenter cette actualité parce qu’ils ne ne l’ont pas fait dans le cadre de la dimension constructive que nous mettons sur la table pour permettre à notre pays d’évoluer vers la démocratie, vers un Etat de doit sans que nous n’ayons à déplorer des morts comme on en a d’habitude ».
Expliquant de passage que «ce que nous avions proposé depuis le début de cette période transitoire, c’est que nous fassions un arrêt pour nous questionner sur l’exercice de nos droits et libertés dans notre pays, qui a donné lieu à beaucoup de drames…». Et d’ajouter que « je trouve qu’au sein même des forces vives, il y a des gens qui étaient du côté du pouvoir hier et qui ont été à un moment de leur combat politique de l’opposition et qui ont exprimé leur intention d’exercer leurs droits et libertés. Et cela avait rencontré un refus. Dans cette relation-là, il y a eu des victimes».
Toujours en lien avec l’histoire politique récente du pays, le coordinateur de la coalition politique pour la rupture (CPR) déclare «qu’aujourd’hui, étant donné que nous avons des acteurs qui ont une expérience de première main des deux côtés de l’espace politique, le moment était bon de réfléchir et élaborer un guide qui nous permet l’exercice de nos droits et libéralités sans que nous n’ayons à déplorer un mort, un blessé, la destruction d’une voiture ou d’un édifice, personne n’est en train d’écouter cet appel ». Avant de «poser la question aux amis qui se disent forces vives aujourd’hui, au moment où ils étaient du côté du pouvoir quel était le fondement du refus de manifester qu’ils ont réservé à l’expression d’une intention d’exercer ces droits?»
Pour le cas Ibrahima Diallo, Dr Faya Millimouno renvoie le débat aux conditions dans lesquelles les leaders religieux ont obtenu la libération des responsables du FNDC alors en prison. «Je me suis exprimé pour dire que ce n’était pas la bonne voie », rappelle-t-il. Avant d’expliquer que «la bonne voie, c’est que, c’est un acte posé par un magistrat qui a amené nos compatriotes à la maison centrale. Il aurait fallu qu’un magistrat pose un acte qui les libère ».
Et le président du Bloc Libéral d’en déduire que «la façon dont leur libération a été faite était une manière d’interférer dans les procédures judiciaires qui n’arrange personne en fin de compte, parce que si on peut se féliciter d’avoir recouvré notre liberté parce que quelqu’un de l’exécutif a interféré dans la procédure judiciaire, on déplorera demain que quelqu’un de l’exécutif interfère ou manipule la justice pour confisquer nos libertés».
Par ailleurs, Dr Faya pose la question: «est-ce qu’après leur libération, les démarches ont été faites pour que des actes juridiques qui suivent, permettent de restaurer pleinement les libertés et les droits des intéressés? » Si non, explique-t-il, «(…) je ne comprendrai pas, s’il n’y a aucune restriction du côté des magistrats pourquoi on empêcherait Ibrahima Diallo de sortir du pays?».
Des questions qui peuvent inspirer au moins une autre, à savoir pourquoi la justice ne prendrait pas les dispositions nécessaires pour informer les citoyens s’il existait un quelconque acte juridique contre eux? Surtout en cette période de refondation où la justice est déclarée comme «la boussole ».