« Utilisez l’approche de la sécurité humaine pour autonomiser et protéger les individus contre la traite des personnes en Guinée « , c’est le thème d’un projet lancé officiellement ce mardi 10 mai 2023 par le ministre d’Etat, ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, a-t-on constaté sur place.
En effet, c’est un programme de 15 mois qui vient soutenir le gouvernement guinéen et les communautés ciblées à (Conakry, N’Zérékoré, Labé, Kankan et Mamou) pour faire face aux défis liés aux insécurités humaines contextuelles qui alimentent offre-demande de la traite des personnes.
Il est financé par le Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour la sécurité humaine. Le projet rassemble l’organisation Internationale de Migration (OIM) et le Haut Commissariat aux Droits de l’Homme (HCDH).
Dans son discours de circonstance, le président du Comité National de Lutte contre la Traite des Personnes et des Pratiques Assimilées (CNLTPPA), Aboubacar Sidiki Camara, n’a hésité de confirmer que la traite des personnes est une réalité en Guinée.
Faisant allusion aux différents rapports sur la traite des personnes de chaque année. « Dans ces rapports, nous occupons la position qui interpelle le gouvernement guinéen (…). Le 6 avril 2023, le gouvernement guinéen a accentué ses efforts de lutte contre la traite des personnes. Il a initié et soumis au Conseil National de la (CNT) le projet de loi portant sur la lutte contre la traite des personnes et la protection des victimes. Le projet de loi a été adopté à l’unanimité par l’ensemble des conseillers du CNT« , a-t-il rappelé.
Pour sa part, la chef de mission de l’OIM, Ana Fonséca a fait savoir que la traite des personnes a une répercution profonde sur la sécurité et la dignité des personnes. « C’est une violation grave des droits de l’homme qui touche des millions de personnes dans le monde en particulier en Guinée. C’est pourquoi l’OIM et HCDH s’engagent à accompagner la Guinée dans la lutte contre la traite des personnes en utilisant l’approche de la sécurité humaine », a-t-elle dit. Avant ajouter qu’il s’agit de former les acteurs de la société civile et communautaires.
Prenant la parole, la représentante adjointe du Haut Commissariat des Droits de l’Homme en Guinée, Mme Aminata Kébé dira que l’Etat guinéen est signataire de plusieurs conventions internationales et régionales sur les droits de l’homme.
« Cela implique des engagements en terme de mis en œuvre, de protection et de respect de ses droits. Autant nous nous félicitations d’un cadre légal et réglementaire dans la lutte contre la traite des humains, les mesures de réponse en termes de sanctions et de poursuites des potentiels trafiquants méritent encore d’être renforcées« , a-t-elle fait savoir.
Dans son discours de lancement du projet, le ministre d’Etat, ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, Bachir Diallo a signalé que la traite des personnes est une activité lucrative, si elle est extrait de l’ensemble du crime organisé, il génère à lui seul plus de 32 milliards de dollars dans le monde.
« C’est une activité extrêmement lucrative entre les mains des organisations criminelles. C’est une violation grave des droits humains et en conséquence, ce crime doit être combattu depuis l’intérieur des pays jusqu’aux frontières et au-delà », a-t-il laissé entendre.
Pour le ministre Bachir Diallo, la traite des femmes, des hommes et des enfants est devenue un problème international majeur avec des ramifications multidimensionnelles, politiques, législatives, criminalité transnationale, corruption, droit de l’homme, la migration et la pauvreté.