Douze guinéennes parties au Koweït à la recherche du bien-être ont vu leur rêve brisé. Après avoir été exploitées et humiliées, elles ont été abandonnées par les responsables du réseau qui les a recrutées ici à Conakry. Bloquées aujourd’hui dans un camp de refugiés à Koweït-City où elles vivent dans les conditions inhumaines, ces femmes qui se disent maltraitées demandent à leurs parents, aux gens de bonne volonté et si possible à l’Etat de les secourir afin qu’elles regagnent le pays
Selon nos confrères de la Radio Espace qui ont interrogé l’une d’entre elles, les douze guinéennes avaient été approchées par une dame qui les aurait miroitées le bonheur en partant au Koweït, ce nouvel Eldorado. Cette femme aurait convaincu les familles des candidates de ce que leurs filles peuvent gagner beaucoup d’argent et mettre fin à leur misère. Ainsi, les parents excités encouragent à leur tour leurs enfants à accepter l’aventure koweitienne.
Sur insistance de leurs parents, elles prennent le vol pour Koweït sans payer les frais de billets d’avion. Une fois à Koweït-city, le calvaire commence. Ces nouvelles recrues sont déployées dans les foyers arabes comme domestiques. Selon Fatoumata Camara, la porte-parole de ces femmes en détresse, elles n’avaient pas d’heures de repos. Elles travaillaient 24heures sur 24. Pas de congé même en cas de maladie. Elles faisaient toutes sortes de boulots. «On était insultée, humiliée, parfois battues… Nos patrons n’avaient aucun respect pour nous… On ne peut pas tout raconter… C’était de l’esclavage… Ceux qui nous ont envoyé ici, sont introuvables… Quand on ouvre la bouche, on nous dit qu’on est vendu… Fatiguées d’être désabusées, nous avons fui pour l’ambassade de Guinée au Koweït… Mais là aussi, on nous a demandé de quitter les lieux. Comme quoi, l’Ambassade n’a pas les moyens de nous garder non plus de nous rapatrier… Voilà comment on s’est retrouvé dans les camps des refugiés. Ici c’est dur… Nous demandons à nos parents, aux gens de bonne volonté, à l’Etat de nous aider à rentrer au pays… Sinon on va mourir. On souffre…» Ce cri de détresse est de Fatoumata Camara, l’une des douze femmes en bloquées au Koweït.
Rappelons que courant 2016, le Colonel Tiegboro et son équipe avait tenté démanteler ce réseau de trafic de filles pour Koweït. Mais hélas ! Les acteurs ont réussi par ruse à tromper la vigilance des services spéciaux du Secrétaire d’Etat Chargé de la Lutte Contre la Drogue et de Crime Organisé.