A la reprise des audiences criminelles au tribunal de première instance de Mamou ce mercredi 22 juillet, trois affaires étaient inscrits au rôle dont deux cas de viol. Dans la première affaire, Alpha Boubacar Mansaré, un jeune d’une trentaine d’années est poursuivi « pour viol, suivi de pédophilie » sur sa cousine âgée de 8 ans. Les faits se sont déroulés à Sitakoto dans la sous-préfecture de Ourekaba le jour de la fête de Ramadan.
A la barre, l’accusé a reconnu les faits sans ambages. Au matin du jour de la fête de Ramadan, pendant que le papa de la victime était à la boucherie pour trouver de la viande, la maman partie au forage pour de l’eau, la victime FM était encore couchée au lit. Le bourreau a mis l’occasion à profit pour s’infiltrer dans la chambre de la petite pour abuser d’elle sexuellement. En pleine action, les cris ont attiré l’attention de la maman qui le surprend.
A la barre, l’accusé reconnaît qu’il serait à sa seconde fois avec cette fillette. La fille indique dans le procès-verbal que c’est la cinquième fois. Le bourreau qui est un cousin de la fillette, vit dans la concession familiale. Il avait violé par le passé la grande sœur de la victime.
Le papa de la fillette devant le président du tribunal a sollicité retirer la plainte suite à la pression des membres de la famille.
Le ministère public dans ses réquisitions a qualifié de l’acte d’abominable. Elhadj Sidiki Camara a requis 10 ans de réclusion criminelle contre l’accusé.
La défense dans ses plaidoiries, a fustigé la négligence des parents de la fillette en l’exposant à la merci du bourreau. Pour l’avocat, le papa devrait chasser l’accusé de la concession car il n’est pas à sa première fois. La défense s’est appuyée sur la bonne foi de l’accusé qui a reconnu les faits et qui a demandé pardon. Maître Abdoulaye Keita a demandé au tribunal de tenir compte du désistement des parents et a sollicité les circonstances atténuantes.
Dans la seconde affaire, Thierno Yaya Barry âgé de 18 ans, cultivateur de profession, est poursuivi pour « viol et tentative de viol » sur deux fillettes. Les faits se sont produits le 23 janvier dernier à Bantanko, district de Dalawoulen dans la sous-préfecture de Kegneko. Les victimes sont RS âgée de 12 ans et FBS âgée de 18 ans. Elles étaient toutes absentes du procès. A la lecture de l’arrêt de renvoi, l’accusé a nié les faits. Il a soutenu que c’est la police qui lui a dit de reconnaître pour être libéré. Les actes de l’hôpital indiquent que chez la première, il y a eu tentative de viol et la seconde a été violée. L’accusé dans sa négation ne cessait de rire. A la question du président pourquoi il rit, il répond » c’est les pieds qui me font mal et la folie tente de me gagner ».
Dans ses réquisitions, le procureur a dit que l’accusé est un habitué des faits. Un certificat médico-légal versé au dossier prouve que les faits sont établis. Il a requis 7 ans de réclusion criminelle contre l’accusé.
La défense, dans ses plaidoiries, a dégagé des doutes dans le dossier. Elle a plaidé la relaxe pure et simple.
Le président du tribunal Ibrahima Sory 2 Tounkara dans le délibéré a condamné Alpha Boubacar Mansaré à 8 ans de détention criminelle et Thierno Yaya Barry 7 ans de détention criminelle.
Au sortir de l’audience, le procureur indique être soulagé des décisions rendues par le président du tribunal.
« On a déjà engagé la lutte contre le fléau de viol qui gangrène notre société. C’est pourquoi on a décidé de passer à la vitesse supérieure. Le tribunal de Mamou est en train de nous accompagner pour lutter contre ce fléau. On va tout faire pour que tous ceux qui commettent ce genre de faits puissent répondre à leurs actes« .
Quant à l’avocat Maître Abdoulaye Keita, il soulève des manquements et indique faire appel.
« Il y a des manquements sur la procédure. Depuis à l’enquête préliminaire, la procédure n’a pas été respectée. C’est qui a joué sur les accusés. Nous allons faire appel pour que les dossiers soient examinés devant la cour d’appel de Conakry« , annonce-t-il.